Publié le Mercredi 17 novembre 2021 à 15h18.

Chroniques sur cordes et Mes trente (peu) glorieuses – autoprolographie, d’Éric Louis

Éditions les Imposteurs, 5 et 10 euros.

Voilà deux petits livres qui racontent le quotidien d’un travailleur intérimaire cordiste dans le nord de la France, celui de l’auteur Éric Louis. Il s’agit d’un constat simple, presque sans colère, de ce qu’est la vie de salariéEs, passant d’un boulot à un autre, de petits contrats à d’autres petits contrats, de quelques heures, de quelques jours.

TravailleurEs mis en danger

Des travailleurEs qui sont peu considérés, mal payés, souvent isolés, la plupart du temps en déplacement. Des travailleurEs qui sont régulièrement mis en danger, sans doute plus que les fixes, avec trop peu de formation, devant à chaque fois faire leurs preuves immédiatement, avec des conditions de travail qui sont elles aussi très précaires, les accidents parfois mortels faisant partie des risques encore plus pour les missions courtes.

Un autre livre, On a perdu Quentin, (aux éditions du Commun mais actuellement épuisé) a été écrit en mémoire d’un jeune intérimaire cordiste mort au travail en juin 2017, quasiment dans l’indifférence. Éric a été cordiste pendant deux ans et demi, de ceux qui nettoient et entretiennent l’intérieur des silos ou des fours, accrochés à plusieurs dizaines de mètres à des cordes, risquant la chute, l’étouffement, l’accident. Mais un ouvrier ou une ouvrière blessée ou qui se tue au travail, ça passe comme un fait divers, traduisant bien ainsi la violence patronale et celle de la machine infernale qu’est l’exploitation capitaliste.

Il est précisé qu’il existe une association de lutte contre les accidents du travail des cordistes, contre l’indifférence, pour aider les travailleurEs et les familles de victimes, pour coordonner les défenses et les résistances, pour construire la solidarité : Cordistes en colère (https://cordistesencoler…)1.

Éric raconte les souffrances du travail, il raconte ses malheurs, les moments difficiles mais avec humour et ironie, n’oubliant pas ainsi de régler quelques comptes avec les exploiteurs.