Éditions Rue de l’échiquier, 112 pages, 13,90 euros.
En moins de 100 pages, Stephen Kerckhove se livre à une salutaire dénonciation de la « Jancovicisation des esprits ». Il prend l’exact contre-pied de l’entreprise de réhabilitation du nucléaire qui sévit actuellement, du gouvernement Macron aux médias, dont l’emblème est la BD Un monde sans fin (Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici) .
Méthodiquement, S. Kerckhove démolit un à un les arguments des nucléophiles tardifs de ce début de 21e siècle : non le nucléaire n’est pas une énergie propre, sûre, décarbonée, non le nucléaire ne sauvera pas le climat, n’assurera pas l’indépendance énergétique de la France. Par contre, assurément, la société nucléarisée sera antidémocratique, contribuera à mettre en péril les fleuves déjà bien abîmés, nous exposera à d’éventuels accidents majeurs, et lèguera bel et bien à notre descendance l’insoluble problème des déchets !
Moins convaincant est le dernier chapitre qui renvoie un peu trop exclusivement aux solutions individuelles... mais le débat est ouvert !