Trois tomes déjà parus chez Rue de l’échiquier.
Un géant de la grande distribution, « Fourmis » – dont on peut penser qu’il s’agit de Carrefour, s’est implanté en Corée du Sud. C’est en effet, pour le grand et brutal patron français, un paradis de main-d’œuvre docile et exploitée, de nombreux hommes et femmes éduquéEs au travail collectif, « à dégraisser » dès qu’ils et elles seront inutiles pour ses profits… Sauf que des militantEs vont l’affronter.
Combats militants
En trois tomes (bientôt quatre) magnifiquement illustrés en noir et blanc, on suit les combats de deux militants atypiques, « intraitables » : un ex-militaire devenu responsable d’un cabinet de droit du travail, et un jeune cadre de l’entreprise. Ils sont venus à la lutte par des chemins bien différents. Le premier, bourreau de travail hanté par son passé de discipline, a jeté toute sa révolte dans son métier d’avocat du travail. Le deuxième se débat dans la situation inconfortable de responsable d’une boîte dont il combat la politique. Ils seront amenés à se rejoindre et à se battre ensemble pour, à travers des expériences diverses dont beaucoup de revers et quelques succès, gagner la confiance des employéEs dont les plus exploitéEs et les plus déterminéEs, les femmes et les jeunes, arriver à structurer et renforcer un groupe qui résiste, écrit sa feuille d’entreprises, construit peu à peu son syndicat indépendant des bureaucraties corrompues.
Dans un pays qui se dit « du monde libre », à la pointe du progrès technologique, mais où les ouvrierEs doivent s’organiser pour toucher leur paye, où l’action collective mène vite au tribunal puis au commissariat et en prison, les petites victoires du groupe militant qui se forme sont autant d’étendards sur le chemin sinueux et interminable de l’émancipation.