Saviez-vous que le mérou est l’un des seuls poissons qui peut changer de genre ? Eh oui, s’il le souhaite, un mérou naît femelle et meurt mâle. C’est ce que j’ai découvert grâce au spectacle, hilarant et politique, de l’humoriste Lou Trotignon. Pendant plus d’une heure, il retrace avec facétie et pédagogie son parcours de transition FTM. « Female to male » ? Pas vraiment ! Plutôt « female to mérou », donc. S’il ne se sent pas en accord avec le genre féminin qu’on lui a attribué à la naissance, il ne se sent pas un homme pour autant.
Il raconte les expériences qui l’ont conduit à entamer son parcours de transition, notamment celle du strip-tease, qu’il exerce pendant plusieurs années et qui l’amène à se questionner sur son rapport au corps et à la féminité — qu’il est obligé de surperformer. « Une mamec’, ça coûte cher ». Mais se débarrasser de ses seins va devenir une nécessité. Après un parcours du combattant, il finit par accéder à l’opération — non remboursée par la Sécu et extrêmement chère. Alors Lou ironise : « Tout l’argent que j’ai gagné avec mes seins… je l’ai utilisé pour m’en débarrasser ». Fou rire dans la salle.
Sans spoiler, vous repartirez avec la joie et la lutte au cœur, des courbatures aux zygomatiques, et une farouche envie de filer sur internet pour voir à quoi ressemble un mérou. Foncez !
Louise G. Asher