À compte d’auteur, 19,90 euros. Disponible dans les librairies comme La Mauvaise réputation à Bordeaux ou Le Contretemps à Bègles. Si c’est trop loin, il est possible de commander le livre en s’adressant directement à jeanmichelbecognee@gmail….
Le photographe Jean-Michel Becognee a sorti un nouveau livre, si bien nommé Dsoérdre, comprenant plus d’une centaine de photos. C’est une sorte de bilan d’une année 2020 marquée par la crise sanitaire et ses conséquences sociales ou politiques. Comme à son habitude, Becognee part du point de vue des celles et ceux qui travaillent, qui souffrent, qui luttent. Des portraits, des scènes, des actions, toutes en noir et blanc se succèdent au fil des pages, par chapitres, par thèmes. C’est pour beaucoup des visages masqués, des regards perdus, tristes ou en colère. Des images émouvantes. Les photos sont prises essentiellement à Bordeaux, dans un service des urgences, avec les pompiers, avec des bénévoles en aide aux sans-abris, dans un camp-bidonville de migrantEs, des enfants, des familles, la pauvreté, la solitude, la mort… La crise du Covid n’invente rien finalement, elle révèle et amplifie ce qui existait déjà.
Avec humanité et révolte
Et parce qu’il n’est pas question de subir ou de se taire, voilà une série de photos de batailles en manifestations, de protestations, de cris avec des manifestantEs là encore masqués mais pour d’autres raisons, avec les inévitables scènes de violences policières. Comme dans son précédent bouquin Douce France, paru fin 2019, qui revenait sur les mois de colère « Gilets jaunes », Jean-Michel nous fait revivre l’année passée, avec humanité et révolte.
Jean-Michel ne livre pas seulement des images. Au travers de citations, de déclarations dans les médias, de commentaires, il fait un déroulé de la crise sanitaire, soulignant les aberrations. Il écrit pour dénoncer : « Ce livre est recueil de ce que j’ai lu, vu et entendu chaque jour dans les différents médias depuis le début de la pandémie du Covid-19. "Héros" de l’ombre qui s’agitent en silence, victimes démunies, gouvernants crasseux. » Le photographe s’en prend au pouvoir et à ses dirigeants politiques : « En démocratie, les "politiques" ont de tout temps déformé la vérité, déniant toute implication dans des affaires douteuses ou minimisant les conséquences néfastes de leurs décisions. Ce qui nourrit un décalage entre la multiplication des promesses de sincérité et le sentiment croissant que le mensonge domine notre vie politique. »