Que faire, pendant les vacances de fin d'année, pour se distraire et faire plaisir aux uns et aux autres, aux enfants surtout...Dossier coordonné par Catherine SegalaArtScottsboro Alabama, de l’esclavage à la révolution, Lin Shi Khan et Tony PerezL’Échappée, 2014, 20 eurosCet ouvrage est d’une beauté surprenante pour qui apprécie la gravure. L’histoire de ces planches de linogravures a de quoi retourner aussi. Le 25 mars 1931, neuf jeunes noirs au style hobo sont accusés du viol de deux femmes blanches à bord d’un train de marchandises en Alabama. Le verdict fut la peine de mort. C’était sans compter sur l’intervention « quasi divine » d’un groupe communiste multiracial, l’International Labor Defense (ILD) qui fit campagne pour leur libération comme il le fit pour Sacco et Vanzetti. Dans le sud des États-Unis, on n’hésitait pas à pendre les « nègres »sous ce prétexte.Ces « Strange fruit » de la chanson ont fini par mûrir dans la révolte et la construction d’un mouvement des droits civiques. Les neufs Noirs dont on verra qu’ils ont été accusés à tort n’étaient pas des activistes politiques mais des types affamés en quête de travail. L’ILD entreprit de donner à cette affaire une portée internationale, et des manifestations eurent lieu à Paris et Moscou. Dans ces gravures, la question centrale est l’union des travailleurs noirs et blancs, un thème au cœur d’un journal comme New Masses dirigé notamment par Michael Gold qui signe l’avant-propos.Christophe GobyQuelques idées d’expos cet hiver à Paris...En marge des grandes expos de la capitale – Hokusai, Niki de Saint Phalle, Sonia Delaunay, les Mayas et autres Jeff Koons –, pour celles et ceux qui ne supportent pas les foules, voici quelques pépites anti-files d’attente qui méritent un détour.Ugo ClericoBruno Decharme – Art brut, collection ABCD → à La Maison Rouge, jusqu’au 18 janvier 2015. Une collection exceptionnelle de ce grand collectionneur, fondateur de l’association ABCD (art brut, connaissance & diffusion).Per Kirkeby, œuvres récentes → à la Galerie Vidal-Saint Phalle, jusqu’au 23 décembre 2014. Le grand peintre danois, trop méconnu en France, aperçu en 2013 dans la collection Michael Werner. Après Londres et Bruxelles, à quand une grande rétrospective à Paris de ce peintre majeur ?Markus Lüpertz « Promenade, 1963-2014 » → à la Galerie Suzanne Tarasieve, jusqu’au 20 décembre 2014Mini-rétrospective – peintures, céramiques – de ce néo-expressionniste allemand en attendant sa grande expo au MAM à Paris en 2015.Garry Winogrand (1928-1984) → au Jeu de Paume, jusqu’au 8 février 2015. Un grand photographe de la rue américaine de l’après-guerre.Émile Bernard (1868-1941) → au Musée de l’Orangerie, jusqu’au 6 janvier 2015. Surtout pour ses 10 ans du début où il égalait les plus grands peintres de l’Art Moderne.Matière grise → au Pavillon de l’Arsenal, jusqu’au 5 janvier 2015. Expériences actuelles, l’art de la récup dans les bâtiments publics : mode ou architecture durable ?Le Japon au fil des saisons → au Musée Cernuschi, jusqu’au 12 janvier 2015. En complément d’Hokusai, en plus intime.Splendeurs des Han – Essor de l’empire céleste → au Musée des Arts asiatiques Guimet, jusqu’au 2 mars 2015. Des trésors au raffinement insoupçonné.L’Art de manger – Rites et Traditions → au Musée Dapper, jusqu’au 12 juillet 2015. Une exposition à savourer, avec débats associés : Nourrir la planète, Manger l’Autre...Inside → au Palais de Tokyo, jusqu’au 11 janvier 2015. Mis en scène par de grands artistes : Jean-Michel Alberola, Michel Boltansky, etc.Bande dessinéeFils du soleil, Fabien Nury et Éric Henninot, d’après Jack LondonDargaud, 2014, 19 eurosUne grande BD maritime inspirée de plusieurs nouvelles de Jack London dont la « La maison de Mapuhi » et « Fils du soleil ». L’aventurier socialiste n’a pas connu que le grand froid mais s’est également frotté aux mers chaudes de Polynésie. Pour le plus grand bonheur du dessinateur Eric Henninot qui revient aux sources d’inspiration du jeune W. Vance pour animer l’océan et ses dangers.À bord de sa goélette, David Grief, surnommé « Fils du soleil » par les indigènes, voyage donc entre les îles Salomon où il a établi son négoce. Une mystérieuse vente le conduit vers l’île de Hikihoho, où vit le vieux Parlay, roi autoproclamé d’une communauté indigène... C’est dans cet atoll du Pacifique que des hommes errant après des chimères, d’autres mus par une folle cupidité, seront réunis, alors qu’un terrible ouragan approche. Le « Fils du soleil » n’est pas animé par l’argent mais par un vœu à une belle Polynésienne, mais nous n’en dirons pas plus, tant les histoires d’amour finissent mal en général…Fabien Nury, le scénariste, traduit à merveille le portrait de ces redoutables aventuriers croisés ou imaginés par Jack London. Paumés ou rongés par la maladie, ils jouent leur vie au milieu du typhon « commandé » par le vieux Parlay. En harmonie avec la nature, un nouveau roi s’installera pourtant sur l’île de Hikihoho…Une aventure « one shot » appelée à devenir un classique.Sylvain ChardonAlpha, Abidjan - Gare du Nord, Bessora et BarrouxGallimard BD, 2014, 20 eurosAlpha vit seul à Abidjan depuis que sa femme et son fils sont partis sans visa six mois plus tôt pour Paris, Gare du Nord, où sa belle-sœur aurait un salon de coiffure. La rage au cœur, il décide de tout quitter pour les retrouver.Il rejoint la cohorte des gens dont on ne sait rien parmi ces dizaines de milliers d’Africains qui partent vers l’Europe plutôt que de pourrir sur place. « Tu ne sais jamais ce que te réserve le voyage, dit Alpha Coulibaly. Mais tu peux être sûr de ce qui t’attend si tu ne pars pas. Rien. » Il laisse en gage son petit atelier d’ébénisterie et sa bicoque à la filière des passeurs et part pour la « Gare du Nord ». Il va devoir déjouer les pièges des passeurs cyniques et des rabatteurs voyous, les payer au gré de petits boulots misérables, croiser en chemin les soldats auxquels il faut fournir des « calmants » (des pots-de-vin), végéter en chemin dans des camps de réfugiés erratiques, avant de repartir pour affronter, après des mois et des mois de dérives, l’ultime épreuve, une traversée en bateau, terrifiante.C’est Bessora, une romancière suisso-congolaise née en Belgique qui écrit sous forme de monologue, la tragédie d’Alpha et de ses compagnons d’infortune. Son texte est poignant, accroche le cœur, et, loin de tout misérabilisme, décrit la détresse des candidats à l’émigration. Une BD sans dialogue où Barroux le dessinateur jette sur la page des traits rapides et hachés, admirablement servis par un noir et blanc à l’impact immédiat qui donne « à ressentir autant qu’à voir ». Barroux et Bessora donnent une voix à tous ces fantômes qui gisent au fond de la mer ou dans les sables du Sahara, mais aussi à ceux qui auront réussi à toucher le Graal pour être immédiatement chartérisé par la police des Sarkozy et Valls.Sylvain ChardonEnfantsMemory : Des hommes et des animaux ∞ Rue du monde, Collection Jeu de mémo du monde, 15,80 euros.À partir de 3 ansPour les tous petits, un memory beau, ludique, et un véritable voyage autour du monde à faire en famille pour réunir à chaque fois un humain et un animal : un Inuit et un ours polaire, un jeune garçon et une tortue géante…Catherine SegalaOn n’est pas des super-héros : mon premier manuel antisexiste, Delphine Beauvois et Claire Cantais ∞ La Ville brûle, 2014, 13 euros.À partir de 4 ans Après On n’est pas des poupées : mon premier manifeste féministe qui s’attachait à déconstruire les stéréotypes de genre pesant sur les petites filles, on prend les mêmes (Beauvois à l’écriture, Cantais aux superbes dessins-collages) et on recommence pour les garçons (en fait pour toutes et tous) avec On n’est pas des super-héros : mon premier manuel antisexiste. Parce que y’en a marre de devoir « toujours être le meilleur, le plus fort, le plus grand, le plus ceci, le plus cela… » et que les garçons ont eux aussi le droit d’avoir peur, de pleurer quand ils sont tristes ou émus, d’aimer faire équipe avec les filles, de préférer les câlins à la bagarre...L’album se clôt de nouveau sur une galerie d’hommes ayant œuvré à l’égalité des droits entre hommes et femmes : Bebel, Engels, Bourdieu, Foucault...Les libraires de la BrècheTu te crois le lion ? Urial et Laetitia Le Saux ∞ Didier Jeunesse, 2014, 12,50 euros.À partir de 4 ansÀ quoi bon être le roi-lion si l’on n’a plus personne pour exercer sa toute-puissante méchanceté ? Car le chien, le mouton, la mule et la pigeonne en ont eu assez du despote et des sobriquets ridicules dont il les affublait (« bonne-à-rien », « petit-tas-de-crottes », « sac-de-bave »...) et ont déserté sa cour. « Ils reviendront, rugit le lion, ils ont trop besoin de moi » En est-il si sûr ? À vouloir jouer les chefs, on n’a plus de copains penseront les uns. Avec un peu de cran, on peut s’éloigner du tyran penseront les autres... Un album plein d’humour et de finesse sur le pouvoir et la rébellion.Les libraires de la BrècheLe bonhomme de neige géant, Seyyed Ali Shodjaie et Elahe Taherian ∞ Rue du monde, Collection Coup de cœur d’ailleurs L’Iran, 2014, 16 euros.À partir de 5 ansC’est l’hiver, il neige, les enfants du village décident de faire un immense bonhomme de neige. Le plus grand de tous. Ils travaillent collectivement dans la joie à sa fabrication, lui offrent des cadeaux. Le lendemain, les villageois entendent gronder : c’est le géant de neige qui parle. Il est mécontent de tout : des oiseaux qui font du bruit, des enfants qui s’approchent trop, de la chaleur… Il exige beaucoup d’attention des villageois, qui vont petit à petit se placer sous sa domination et satisfaire toutes ses volontés.Jeune auteur iranien, Seyyed Ali Shodjaie utilise la métaphore du bonhomme de neige, personnage éminemment sympathique, pour aborder le thème de la dictature et de la soumission « volontaire » des habitants.C’est un très bel album jeunesse, avec des illustrations d’Elah Taherian qui rappellent les films d’animation comme les Contes de la mère poule et qui permet d’engager une discussion avec de jeunes enfants sur le rapport de domination et d’obéissance aveugle.Béa WalyloBibi n’aime pas le foot, Muriel Diallo ∞ Les classiques ivoiriens, 6,50 eurosÀ partir de 5 ansBibi est une petite fille très caractérielle : elle sait ce qu’elle aime, elle sait ce qu’elle déteste. Le volume de cette série est consacrée au rapport entre filles et football. Bibi déteste le foot, mais incitée par des amis, elle décide malgré tout de faire partie de l’équipe. Et c’est dans cette équipe mixte que se révéleront les talents de Bibi gardienne de foot ! Une petite histoire drôle, bien écrite, à mettre entre toutes les petites mains !Les libraires de la BrècheL’enfant qui voulait vivre sa vie, Rosalie Bird et Mamzelle Rouge ∞ La Pimpante, 6,50 euros.À partir de 6 ansNotre coup de cœur de l’année n’était pas présent au Salon du Livre Jeunesse de Montreuil. Il était donc hors de question que vous le ratiez ! Il s’agit d’une petite maison d’édition jeunesse, la Pimpante, qui vient tout juste de démarrer. Un titre nous a particulièrement touchés : L’enfant qui voulait vivre sa vie parle d’identité et d’une petite fille qui veut faire comprendre à ses parents qu’elle est une petite fille violon, non pas une petite fille miroir comme ils voudraient bien le croire. Portée par une illustration à couper le souffle, cette histoire parle d’acceptation de l’identité de l’enfant, à rebours des injonctions genrées que les publicités et autres jouets pour enfants matraquent à longueur de journée.Les libraires de la BrècheAziz, le jasmin et l’oiseau bleu, Laïla Koubaa et Mattias de Leeuw ∞ Rue du monde, 2014, 17 euros.À partir de 6 ansUn conte poétique et un magnifique album où un petit fabricant de colliers de fleurs de jasmin va renverser des despotes grâce à un oiseau magique. Une allusion à la pièce de théâtre L’oiseau Bleu de Maurice Maeterlinck et aux piaillements des tweets qui ont accompagné le surgissement de la révolution tunisienne. Une ode à tous les Printemps arabes et à la force créatrice que déclenche le désir de liberté.Les libraires de la BrècheOn a le droit de le chanter ∞ Rue du monde, Collection pas comme les autres, 19,80 euros.À partir de 7 ansUn CD accompagné d’un livre illustré par Judith Gueyfier, où des enfants des quartiers parisiens de Belleville et de Château Rouge, métissés s’il en est, racontent en 11 chansons leurs origines et leur goût de vivre. Ce disque a été édité à l’occasion des 25 ans des droits de l’enfant.Catherine Segala
AdosÉmile et Léonie. Une aventure sous la Commune, Jean-Noël Manthe ∞ Le Temps des Cerises, 2014, 15 eurosRéédition des péripéties de deux enfants des faubourgs – Léonie, aveugle, guidée par son amoureux, Émile – sous la Commune de Paris. Au gré des rocambolesques aventures de ces attachantes frimousses, on croise Napoléon III, Thiers, des communards – Louise Michel, Nathalie Le Mel, Courbet... – et l’on revit certains épisodes marquants (chute de la colonne Vendôme, Semaine sanglante, déportations...), le tout servi par un graphisme original et l’humour de l’auteur. Une petite histoire de la Commune de Claudine Rey en postface.Les libraires de la BrèchePourquoi les riches sont-ils de plus en plus riches, et les pauvres de plus en plus pauvres ? Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, illustré par Étienne Lécroart ∞ La Ville brûle, 2014, 8,50 eurosMonique et Michel Pinçon-Charlot s’adressent pour la première fois aux enfants à partir de dix ans. À travers vingt questions-réponses, ils décryptent les mécanismes de la domination sociale avec clarté et humour grâce aux dessins d’Étienne Lécroart, et définissent classes sociales, reproduction sociale, chômage, paradis fiscaux, capital financier, social, culturel... Opposant le fils d’ouvrier et footballeur Karim Benzema aux Rothschild, ils montrent qu’il ne suffit pas d’être riche pour faire partie de la classe dominante : « La super richesse, c’est de l’argent, de la culture, du pouvoir, des relations sociales et de la richesse symbolique ». Ils décryptent les ruses langagières des riches pour « masquer le fait que le travail est une richesse, et que c’est la source de leur fortune », préférant parler de « coût du travail » plutôt que de salaires, de « charges » au lieu de cotisations sociales... De fructueux échanges en perspective !Les libraires de la BrècheNon aux frontières, Anne Blanchard ∞ Actes Sud Junior, Collection Ceux qui ont dit non, 2014, 8 eurosLa vie de Rosa Luxemburg, essentiellement son combat contre la guerre de 14-18. L’histoire commence à Berlin le 15 juin 1914. Elle est racontée par Mimi, le chat de Rosa. Sa maîtresse écrit contre les députés socialistes qui ont voté de nouveau les crédits de guerre. Puis il remonte le fil de la vie de Rosa : la Pologne, où elle est née en mars 1871 ; Varsovie, son enfance, la tuberculose osseuse qui lui laissera une boiterie pour la vie. Elle se forge un tempérament de lutteuse, se passionne pour l’écriture dès son plus jeune âge. Née dans une famille juive, elle connaît la violence des pogroms encouragés par la police du tsar. Au lycée où elle excelle, elle découvre le poète Adam Mickiewicz, l’appel à la révolte contre les injustices, puis le marxisme, et s’engage dans le combat politique pour le socialisme. Elle quitte la Pologne en 1899 pour la Suisse où elle rencontre Leo Jogiches. Elle fréquente les milieux révolutionnaires, les exilés russes. En 1905, la révolution éclate en Russie. Rosa est arrêtée à Varsovie... Puis l’assassinat de Jaurès, la guerre, encore la prison, la fondation des Spartakistes avec Karl Liebknecht, les débuts de la révolution allemande. Le 15 janvier 1919, elle est arrêtée par les Corps francs et assassinée, ainsi que Karl Liebknecht.Ce petit livre ouvre une porte sur le mouvement révolutionnaire, bien que Mimi ait une vision un peu décousue de l’histoire et prête à Lénine un conception qui lui était étrangère, « le socialisme dans un seul pays »... Une sympathique ouverture pour les jeunes sur la lutte révolutionnaire qui débouche sur son actualité : « j’étais, je suis, je serai » écrivait Rosa parlant de la révolution.Yvan LemaitreDans la nuit blanche et rouge, Michel Payet ∞ Édition les grandes personnes, 2014, 8,70 eurosHarry Potter au pays des Soviets... Petrograd gronde, et la jeune aristocrate Tsvetana Kolipova, 17 ans, se joint aux révolutionnaires ! Dans la nuit blanche et rouge est un récit haletant qui relate les péripéties d’une jeune fille, à la recherche d’un bijou de famille. Un roman historique ayant pour contexte la révolution de 1917. Loin d’être purement didactique, et ce n’est pas son objectif, l’intrigue bascule vers un univers fantastique : le bijou que doit reprendre Tsvetana est doté d’étranges pouvoirs. Ce roman de Jean-Michel Payet a pour mérite de convoquer l’alliance entre lutte contre l’inégalité sociale et magie.Les libraires de la Brèche
PolarTrouver une victime et La côte barbare, Ross Macdonald ∞ Gallmeister, 2014, 10,50 euros chacunAprès Chandler et Hammet, le troisième « grand » du roman noir américain. Ross Macdonald (1915-1983) et son détective Lew Archer nous emmènent, pour ces 6e et 7e ouvrages réédités par Gallmeister, dans des histoires écrites en 1954 et 1956 où les voitures sont de véritables icônes, où personne ne peut avoir confiance en personne, où l’argent, le sexe et les trafics en tous genres rendent le monde glauque, visqueux et « flottant » comme disent les Japonais.On n’est pas rassuré de se dire que rien n’a changé, surtout pas la « nature humaine », mais on prend un intense plaisir à une écriture de cette qualité (Jacques Mailhos pour la traduction nouvelle et complète). La littérature policière y fait la preuve qu’elle est de la « vraie » littérature et non un produit de distraction à lire pour passer le temps.Catherine SegalaLe dernier Lapon, Olivier Truc ∞ Points, 2013, 8,20 eurosDésormais beaucoup de polars sont de gros bouquins de plus de 500 pages, c’est-à-dire, quand ils sont bons comme celui-ci, des heures de découverte, de suspense, une belle écriture... Une histoire plongée dans le passé de ces Lapons que l’Europe du sud connaît mal, du racisme, des efforts au cours du 20e siècle pour les exterminer. Et pourquoi les exterminer, comme en Amérique ? Pour voler les ressources de leur terre, dans ce cas du sous-sol : métaux rares, or, uranium…Au fil de l’histoire, on découvre ce peuple dur et mystérieux qui vit sur un territoire hostile, mais indissociable de sa principale richesse, les rennes. Un meurtre, le vol d’un tambour traditionnel de chaman, deux représentants de la police des rennes, un flic ripou, Paul-Emile Victor, des traditions ancestrales... Tous les éléments rassemblés par un auteur français qui vit en Suède depuis 20 ans et pose les bonnes questions.Catherine SegalaCuisineBon appétit !Ce sont les vacances de fin d’année et souvent l’occasion de quelques agapes familiales et amicales. Eh bien, contrairement à ce que certains croient encore, il n’y a pas que le foie gras, la dinde et la bûche au beurre dans la vie...Si vous avez bien lu toute l’année les articles de la commission écologie, vous avez compris que vous n’allez pas avoir le choix : pour qu’il y en ait pour tout le monde, il va falloir manger moins de viande, de poisson, de produits laitiers. Alors autant s’entraîner tout de suite, d’autant que c’est bon !Des idées : risotto de champignons, chou-fleur gratiné au camembert, crumble aux fruits épicés, flan marron amandes, et mille autres dont les recettes – d’ici et d’ailleurs – et les techniques se trouvent dans :Le manuel de cuisine alternative, Gilles Daveau ∞ Sama éditions, 2011, 25 eurosLes idées d’un restaurateur bio mais surtout des techniques, car on ne quitte pas comme ça le steak frites.Plats d’existences, Nathalie Baschet, Elena Lasida, Florence Mourlon ∞ Éditions de l’Atelier, 2014, 25 eurosRecettes de dîners réalisés par des militantEs (catholiques) avec des immigréEs de toutes origines. Une invitation au voyage.La Minute Papillon : un blog bobo urbain, mais pourquoi voulez-vous laisser les bonnes choses aux bobos ? On est là pour se faire du bien. www.laminutepapillon.net Cuisine Campagne : encore un blog bobo, rural cette fois, tenu par Linda Louis, et plein de belles photos en plus. www.cuisine-campagne.com Catherine Segala