Publié le Dimanche 24 juillet 2016 à 07h06.

Il y a un siècle, Lénine et « L’Impérialisme, stade suprême du capitalisme »

Il y a cent ans, au printemps 1916, Lénine rédigeait « L’Impérialisme, stade suprême du capitalisme. »  L’impact de cette brochure, sa fécondité, les critiques et discussions qu’elle a suscitées, l’influence qu’elle a eue sur plusieurs générations, les simplifications et caricatures dont elle a été aussi l’objet l’ont transformée en une sorte de texte mythique, comme situé hors du temps… L’opposé, la négation même de la méthode historique de Lénine.

Cet anniversaire est l’occasion d’un retour, d’une relecture à la lumière des discussions que nous connaissons autour de l’appréciation de la nouvelle phase de développement du capitalisme, à travers la mondialisation financière et ses conséquences du point de vue du socialisme et du communisme.

Quand Lénine écrit sa brochure, la barbarie impérialiste fait rage sur les champs de bataille d’Europe, le mouvement ouvrier est effondré, étouffé tant par la guerre et la censure que par la déroute de la social-démocratie qui s’est ralliée à l’Union sacrée. En 1915 se tient la conférence de Zimmerwald, qui regroupe ceux qui disent non à la guerre. Lénine y représente l’aile gauche qui pense qu’il faut créer une nouvelle Internationale, après que la Deuxième a fait faillite en reniant ses propres engagements et décisions, « guerre à la guerre», chacun de ses partis ayant rallié sa propre bourgeoisie. La confusion politique est totale, les uns défendant la démocratie contre le militarisme allemand, d’autres accusant la France revancharde ou dénonçant les terroristes serbes… Le mouvement ouvrier est sans repères, dominé par la bourgeoisie à laquelle se sont soumis ses propres partis. 

Reconstruire, ne pas se laisser emporter par la déroute exige alors une compréhension claire de ce qui s’était passé : pourquoi cette guerre réactionnaire qui dresse les peuples les uns contre les autres, sacrifiés aux intérêts et ambitions de leur propre bourgeoisie ? Comment briser la machine à broyer les hommes ? Comment imposer la paix ? Qu’est-ce qui peut sortir de cette terrible crise ?

Retrouver à travers la tempête meurtrière une boussole c’est analyser, comprendre du point de vue du prolétariat les enchainements passés pour formuler une stratégie, préparer la nécessaire et inéluctable révolte des masses, utiliser la crise pour préparer une issue révolutionnaire.

Il faut démontrer que le développement même du capitalisme a exacerbé la concurrence entre les différentes puissances et engendré la guerre pour le repartage du monde. Il faut aussi mettre à jour les causes de la faillite de la Deuxième Internationale, convaincre que le social-patriotisme était une capitulation, pour libérer les consciences de la chape militariste et chauvine afin que la classe ouvrière soit à même de combattre et de vaincre sa propre bourgeoisie.

Il ne s’agit pas pour Lénine de définir un trait particulier du capitalisme ou ce qu’on appelle aujourd’hui les rapports Nord-Sud, mais bien de formuler une compréhension globale de l’ensemble du système à l’échelle mondiale, de ses contradictions pour dégager de sa propre crise des perspectives révolutionnaires. Il ne s’agit pas simplement de décrire ou dénoncer mais de mettre en exergue les tendances générales, les contradictions à l’œuvre qui constituent les points d’appuis et les prémisses de la transformation révolutionnaire de la société, de la conquête du pouvoir par le prolétariat.

A l’heure où la deuxième grande mondialisation a globalisé, bouleversé le capitalisme parallèlement à l’effondrement des vieux partis nés de l’essor du mouvement ouvrier lors de la phase impérialiste, il est  indispensable de revenir à la façon dont Lénine abordait la question pour mieux saisir la portée des transformations en cours et leurs conséquences du point de vue du mouvement ouvrier.

Le capitalisme, c’est la guerre

« Ce livre montre que la guerre de 1914-1918 a été de part et d’autre une guerre impérialiste (c’est-à-dire une guerre de conquête, de pillage, de brigandage), une guerre pour le partage du monde, pour la distribution et la redistribution des colonies, des «zones d’influence» du capital financier, etc. », écrit Lénine dans son introduction.

« Car la preuve du véritable caractère social ou, plus exactement, du véritable caractère de classe de la guerre, ne réside évidemment pas dans l’histoire diplomatique de celle-ci, mais dans l’analyse de la situation objective des classes dirigeantes de toutes les puissances belligérantes. Pour montrer cette situation objective, il faut prendre non pas des exemples, des données isolées (l’extrême complexité des phénomènes de la vie sociale permet toujours de trouver autant d’exemples ou de données isolées qu’on voudra à l’appui de n’importe quelle thèse), mais tout l’ensemble des données sur les fondements de la vie économique de toutes les puissances belligérantes et du monde entier. »

La préoccupation de Lénine est de construire une analyse qui ne soit pas seulement fondée sur la condamnation morale de la guerre, sur un pacifisme plus ou moins radical ou révolutionnaire mais bien sur la compréhension du lien organique entre capitalisme et guerre, entre lutte des classes et politique internationale des Etats. Et donc de saisir le caractère nouveau de la situation, ce qu’elle exprime dans l’évolution des rapports entre les classes, du capitalisme vu comme une économie internationale. Quelle logique sociale a pu conduire à un tel déchaînement militaire barbare ?

 

« Une nouvelle époque »

Le capitalisme a connu une nouvelle phase de développement en passant du capitalisme de libre concurrence à l’impérialisme, le stade des monopoles. La guerre est pour Lénine l’aboutissement dramatique de cette évolution qui fait de la lutte pour le partage du monde un besoin organique du système dans la concurrence acharnée qui oppose les différents groupes et monopoles, avec les Etats qui les servent, en vue de s’approprier la plus-value. « Pour l’Europe, on peut établir avec assez de précision le moment où le nouveau capitalisme s’est définitivement substitué à l’ancien : c’est le début du 20e siècle. […] La concurrence se transforme en monopole. Il en résulte un progrès immense de la socialisation de la production. Et, notamment, dans le domaine des perfectionnements et des inventions techniques. […] Ainsi, le 20e siècle marque le tournant où l’ancien capitalisme fait place au nouveau, où la domination du capital financier se substitue à la domination du capital en général […] Ce qui caractérisait l’ancien capitalisme, où régnait la libre concurrence, c’était l’exportation des marchandises. Ce qui caractérise le capitalisme actuel, où règnent les monopoles, c’est l’exportation des capitaux. »

C’est le règne du rentier et de l’oligarchie financière, combiné à la domination sur le monde d’un petit nombre d’Etats financièrement « puissants », qui ont besoin de la garantie que procure la force des armées. La montée du militarisme accompagne le développement de l’impérialisme. Aux accords entre groupes capitalistes pour se partager économiquement le monde répondent « le partage territorial du monde » entre les Etats, la « lutte pour les territoires économiques. » Le militarisme intervient pour soumettre la libre concurrence aux intérêts des monopoles. La remise en cause du partage des zones d’influence débouche sur les conflits militaires.

 

Une tentative de définition

Dans son analyse économique, Lénine s’inspire du livre écrit par Hobson en 1902, Impérialisme,  une étude, le premier à employer le terme, et reprend bien des points exposés par un économiste social-démocrate, Hilferding, dans son livre Le capital financier. L’essentiel de son apport est la mise en perspective à partir des causes de la guerre, organiquement liée au capitalisme et à son évolution, du lien entre la lutte pour la paix et celle pour le renversement du capitalisme au sein duquel ont mûri les bases matérielles d’une société socialiste.

« Si l’on devait définir l’impérialisme aussi brièvement que possible, il faudrait dire qu’il est le stade monopoliste du capitalisme. Cette définition embrasserait l’essentiel, car, d’une part, le capital financier est le résultat de la fusion du capital de quelques grandes banques monopolistes avec le capital de groupements monopolistes d’industriels ; et, d’autre part, le partage du monde est la transition de la politique coloniale, s’étendant sans obstacle aux régions que ne s’est encore appropriée aucune puissance capitaliste, à la politique coloniale de la possession monopolisée de territoires d’un globe entièrement partagé.

 Mais les définitions trop courtes, bien que commodes parce que résumant l’essentiel, sont cependant insuffisantes, si l’on veut en dégager des traits fort importants de ce phénomène que nous voulons définir. Aussi, sans oublier ce qu’il y a de conventionnel et de relatif dans toutes les définitions en général, qui ne peuvent jamais embrasser les liens multiples d’un phénomène dans l’intégralité de son développement, devons-nous donner de l’impérialisme une définition englobant les cinq caractères fondamentaux suivants : 1) concentration de la production et du capital parvenue à un degré de développement si élevé qu’elle a créé les monopoles, dont le rôle est décisif dans la vie économique ; 2) fusion du capital bancaire et du capital industriel, et création, sur la base de ce «capital financier», d’une oligarchie financière ; 3) l’exportation des capitaux, à la différence de l’exportation des marchandises, prend une importance toute particulière ; 4) formation d’unions internationales monopolistes de capitalistes se partageant le monde ; et 5) fin du partage territorial du globe entre les plus grandes puissances capitalistes. »

La guerre impérialiste est la remise en cause par les grandes puissances de ce partage du globe.

 

Surprofits, social-patriotisme et aristocratie ouvrière

Une autre préoccupation est au cœur de la pensée de Lénine : comprendre les origines de la faillite de la Deuxième Internationale. Pourquoi le mouvement ouvrier a-t-il sombré dès le début de la guerre ? Il ne peut se contenter d’explications politiques superficielles ou psychologiques. Un drame d’une telle ampleur a nécessairement des causes sociales profondes.

« La victoire totale de l’opportunisme, la transformation des partis social-démocrates en partis ouvriers national-libéraux » est le résultat de toute une époque historique. Il écrit : « comme il est montré dans ce livre, le capitalisme a assuré une situation privilégiée à une poignée (moins d’un dixième de la population du globe ou, en comptant de la façon la plus «large» et la plus exagérée, moins d’un cinquième) d’Etats particulièrement riches et puissants, qui pillent le monde entier par une simple «tonte des coupons». […] On conçoit que ce gigantesque surprofit (car il est obtenu en sus du profit que les capitalistes extorquent aux ouvriers de «leur» pays) permette de corrompre les chefs ouvriers et la couche supérieure de l’aristocratie ouvrière. Et les capitalistes des pays «avancés» la corrompent effectivement : ils la corrompent par mille moyens, directs et indirects, ouverts et camouflés.

« Cette couche d’ouvriers embourgeoisés ou de l’»aristocratie ouvrière», entièrement petits-bourgeois par leur mode de vie, par leurs salaires, par toute leur conception du monde, est le principal soutien de la IIe Internationale, et, de nos jours, le principal soutien social (pas militaire) de la bourgeoisie. Car ce sont de véritables agents de la bourgeoisie au sein du mouvement ouvrier, des commis ouvriers de la classe des capitalistes (labour lieutenants of the capitalist class), de véritables propagateurs du réformisme et du chauvinisme. Dans la guerre civile entre prolétariat et bourgeoisie, un nombre appréciable d’entre eux se range inévitablement aux côtés de la bourgeoisie, aux côtés des «Versaillais» contre les «Communards». Si l’on n’a pas compris l’origine économique de ce phénomène, si l’on n’en a pas mesuré la portée politique et sociale, il est impossible d’avancer d’un pas dans l’accomplissement des tâches pratiques du mouvement communiste et de la révolution sociale à venir. »

 

L’internationalisation du capital ne débouche pas sur la paix

De cette analyse, Lénine déduit la nécessité de la rupture avec les opportunistes et de la construction d’une une nouvelle Internationale. En corollaire de cette indispensable délimitation politique et organisationnelle, il s’attache à combattre les raisonnements et analyses de l’aile gauche de l’opportunisme, qui cherche à démontrer que l’évolution même du capitalisme serait un facteur de paix et de démocratie. Le théoricien de ce courant est Karl Kautsky qui, jusqu’à la veille de la guerre, faisait encore figure de théoricien marxiste et renie désormais ses propres écrits, en particulier les idées exposées en 1909 dans un livre intitulé Les chemins du pouvoir.

Kautsky défend  « l’opinion que les cartels internationaux, une des expressions les plus accusées de l’internationalisation du capital, permettaient d’espérer que la paix régnerait entre les peuples en régime capitaliste. » Pour Lénine, ce raisonnement qui débouchera sur l’idée du super-impérialisme est vide de sens : « si les capitalistes se partagent le monde, ce n’est pas en raison de leur scélératesse particulière, mais parce que le degré de concentration déjà atteint les oblige à s’engager dans cette voie afin de réaliser des bénéfices ; et ils le partagent «proportionnellement aux capitaux», «selon les forces de chacun», car il ne saurait y avoir d’autre mode de partage en régime de production marchande et de capitalisme ». Les rivalités impérialistes, le militarisme, la guerre ne sont pas la conséquence d’excès mais de la logique même de l’évolution du capitalisme. C’est bien cette logique qu’il faut rompre, à l’opposé des prétentions réformistes de vouloir dissocier les « progrès » de l’économie des luttes de classes réelles et de la politique des classes dominantes, comme s’il suffisait d’en changer en changeant de gouvernement.

 

 « L’impérialisme est le prélude de la révolution sociale du prolétariat » 

De tout ce qui a été dit plus haut sur la nature économique de l’impérialisme, il ressort qu’on doit le caractériser comme un capitalisme de transition ou, plus exactement, comme « un capitalisme agonisant ». Reprenant le raisonnement de Marx selon lequel le communisme n’est pas une construction abstraite mais s’inscrit dans la marche même de la société, Lénine fait le lien entre le développement impérialiste du capitalisme et les bases matérielles de la transformation révolutionnaire de la société vers le socialisme.

« L’impérialisme a surgi comme le développement et la continuation directe des propriétés essentielles du capitalisme en général. […] Ce qu’il y a d’essentiel au point de vue économique dans ce processus, c’est la substitution des monopoles capitalistes à la libre concurrence capitaliste. La libre concurrence est le trait essentiel du capitalisme et de la production marchande en général ; le monopole est exactement le contraire de la libre concurrence ; mais nous avons vu cette dernière se convertir sous nos yeux en monopole, en créant la grande production, en éliminant la petite, en remplaçant la grande par une plus grande encore, en poussant la concentration de la production et du capital à un point tel qu’elle a fait et qu’elle fait surgir le monopole : les cartels, les syndicats patronaux, les trusts et, fusionnant avec eux, les capitaux d’une dizaine de banques brassant des milliards. En même temps, les monopoles n’éliminent pas la libre concurrence dont ils sont issus ; ils existent au-dessus et à côté d’elle, engendrant ainsi des contradictions, des frictions, des conflits particulièrement aigus et violents.[…] Cela seul suffit à définir la place de l’impérialisme dans l’histoire, car le monopole, qui naît sur le terrain et à partir de la libre concurrence, marque la transition du régime capitaliste à un ordre économique et social supérieur. »

La force et la fécondité de l’analyse de Lénine vient de ce que les conclusions pratiques et concrètes sur lesquelles elle débouche, la stratégie qui en découle, se nourrissent des réalités économiques et sociales. La volonté politique qui en résulte n’est pas fondée sur un volontarisme moral mais bien sur la compréhension des contradictions à l’œuvre, de leurs conséquences, des besoins et aspirations qu’elles font naître au sein des masses opprimées. Elle contribue largement à armer la vague révolutionnaire qui monte à la fin de la guerre dont il était un des rares à avoir imaginé, pensé qu’elle puisse déboucher sur la conquête du pouvoir par le prolétariat, en travaillant à y préparer la fraction la plus avancée du mouvement ouvrier.

Ce fut Octobre 1917. Le monde était engagé dans une longue période de guerres et de révolutions,  « le  court vingtième siècle » ou « l’âge des extrêmes » selon les expressions d’Hobsbawm, de 1914 à 1991, du début de la guerre de 14 à l’effondrement de l’URSS après la fin des révolutions coloniales. La révolte des travailleurs et des peuples n’eut pas la force d’aller jusqu’au bout de sa tâche, d’en finir avec la propriété privée capitaliste, financière. Elle a cependant démontré que la révolution n’est pas une vue de l’esprit mais s’inscrit bien dans un calendrier historique. Elle a brisé le joug colonial, ses liens de domination directe, mais laissé le capitalisme reprendre l’offensive pour entrer dans une nouvelle phase de développement.

 

Une nouvelle époque a commencé – le « troisième âge du capitalisme » ? 

Un siècle après la parution de la brochure de Lénine, le monde a été profondément transformé par le travail humain, les luttes politiques et les révoltes des opprimés face à l’offensive des classes capitalistes. Il ne correspond plus à celui qu’analysait Lénine. Lui aussi « a surgi comme le développement et la continuation directe des propriétés essentielles du capitalisme en général », mais en les développant à un niveau encore supérieur. Pour le comprendre et être ainsi en mesure de formuler une stratégie adaptée aux nouvelles conditions de la lutte, il nous faut reprendre la méthode de Lénine, une approche historique des phases du développement capitaliste. 

Dans un livre publié au début des années 1970 et intitulé « Le troisième âge du capitalisme », Ernest Mandel décrivait l’évolution de ce système après ce qu’il appelait « l’ère classique de l’impérialisme ». Ce livre apporte des éléments d’analyse, pose des jalons pour avancer dans la compréhension du capitalisme aujourd’hui, à l’issue de la deuxième grande mondialisation, la mondialisation financière et impérialiste. Mandel y note que l’environnement non capitaliste nécessaire au développement capitaliste, point sur lequel insistait Rosa Luxembourg, se rétrécit sans cesse : le capitalisme a atteint les limites de la planète, le développement technologique, l’automatisation limitent la plus-value produite malgré l’intensification constante du travail.

Une pression constante en faveur des améliorations technologiques s’exerce sur le capital et aboutit à une socialisation croissante du travail.  On assiste à une internationalisation du capital qui s’accompagne d’une centralisation des pouvoirs de décisions à travers les grandes firmes multinationales, ce qui accentue « la crise de l’Etat national bourgeois ». Une nouvelle division internationale du travail s’opère dans une « économie monde », les rapports entre grandes puissances sont reconfigurés, le caractère parasitaire du capitalisme s’accroît…

Tous ces traits se sont accentués, généralisés durant les deux dernières décennies. Nous sommes au stade du capitalisme mondialisé des multi et transnationales. La mise en concurrence des salariés à l’échelle internationale sape les bases matérielles du réformisme. « L’accumulation par dépossession » (Harvey) devient la règle, le militarisme connait un nouvel essor. La crise de 2007-2008 a débouché sur une offensive réactionnaire globalisée des classes capitalistes qui engendre une régression sociale et politique à l’échelle internationale.

Le troisième âge du capitalisme a bien tous les traits de la sénilité. L’enjeu est de nous réapproprier la méthode de Lénine pour analyser cette nouvelle phase de développement afin d’en dégager une stratégie révolutionnaire, d’identifier les voies et moyens d’en construire l’instrument politique, de prolonger la courbe des luttes vers le socialisme et le communisme.

Yvan Lemaitre