Edition Tribord, 249 pages, 7 €. Ouvrage collectif de l’association Survie coordonné par Juliette Poirson et Fabrice Tarrit.
Postface du professeur Issa Ndiaye.
Le 10 janvier 2013, François Hollande engage l’armée française au Mali pour enrayer une offensive de groupes armés qui occupaient les deux tiers du pays, provoquant le soulagement compréhensible des Maliens. La propagande déployée par l’armée et le gouvernement français pour défendre le bien-fondé et la légalité de son « Opération Serval », préparée de longue date malgré les discours plaidant pour l’intervention d’une « force africaine », est alors relayée par la plupart des médias.
Pourtant l’utilisation du paravent de l’ONU par la France, son rôle autoproclamé de « gendarme de l’Afrique », le recours à des forces supplétives de la Cedeao et du Tchad, les liens ambigus avec le groupe armé du MNLA, la marginalisation des Maliens dans la conduite des opérations militaires et dans les décisions politiques qui concernent l’avenir de leur pays figurent parmi les nombreuses zones d’ombres de cette opération. Ce livre est le fruit d’une enquête de plusieurs mois pour faire la lumière sur les enjeux et les dérives de cette guerre française au Mali.
Table des matières :
- Introduction
- Une offensive éclair
- La nécessité d’exprimer une voix critique
- Partie 1 : la génèse de la crise et de l’intervention de la France
- Le Mali
- Repères historiques sur la relation franco-malienne
- Le Mali, une « vitrine » démocratique qui a volé en éclats
- Une implication liée à la préservation des intérêts économiques français
- Les responsabilités de la France dans l’instabilité du Nord du Mali
- La « lutte contre le terrorisme » : à géométrie variable
- Partie 2 : une guerre française
- Une guerre de reconquête préparée de longue date
- Une opération de promotion du dispositif militaire de la France en Afrique
- Le Président, les militaires et les ministres à la manœuvre, le parlement à la traîne
- Les médias français vecteurs de la propagande de l’armée
- Partie 3 : habillage multilatéral et cautions africaines
- L’ONU sous influence française
- La Cedeao, caution africaine de l’intervention
- La légitimation de la dictature tchadienne
- La France, gendarme de l’Afrique pour l’Union européenne
- Partie 4 : un Mali sous tutelle et toujours instable
- Les atteintes aux droits
- La mise sous tutelle politique du pays
- Le soutien de la France à un projet autonomiste
- Le mirage de la reconstruction « dans l’intérêt des Maliens »
- Mise sous tutelle du Mali et militarisation de la région
- Conclusion
- Postface par Issa Ndiaye
- Chronologie (janvier 2012 - avril 2013)