Une tribune que nous avons reçue en réaction aux positions du NPA sur les questions sanitaires/vaccinales et sur les mobilisations qui ont suivi les dernières annonces d’Emmanuel Macron.
Nous avons au sein du NPA un débat qui s’illustre par le désir conjoint de défendre la vaccination, comme outil indispensable et sûr pour protéger la population, toute la population, pas seulement celle de Paris et Neuilly mais aussi celle des villes populaires, et celle de tous les pays pauvres, ce qui implique la disponibilité de ce vaccin de façon universelle et la levée des brevets, d’une part ; et d’autre part le droit des citoyens de refuser la contrainte vaccinale, d’autant moins légitime qu’elle est édictée par un gouvernement qui dirige de façon monarchique une politique pleine d’errances, responsable de nombreuses morts et infections évitables.
La liberté individuelle ne donne pas tous les droits
Beaucoup de soignantEs se sentent insultés par la position stigmatisante du gouvernement, qui les a fait payer d’applaudissements en 2020 et les désigne aujourd’hui comme potentiels responsables de la gravité de la 4e vague. Et cela renforce chez certains le désir de dire non au vaccin ; certaines positions dans le NPA, proches en cela de celles de SUD et de la CGT, alimentent cette réaction de refus, au nom de l’autonomie de tous à décider pour soi et de la méfiance contre ce gouvernement qui n’a aucune légitimité concernant la gestion de l’épidémie, si tant est qu’il en a une sur tous les autres thèmes.
Mais voilà qu’échauffées par les thèses complotistes et le facho notoire Philippot, plus de 100 000 personnes défilent dans la rue, et même qu’on se met à détruire des centres de vaccination, pour l’instant dans deux départements, mais faut-il attendre un effet boule de neige en pleine canicule pour critiquer cette réaction ?
Car, sans insulter l’intelligence des personnes qui ont participé aux manifestations ni celle des soignantEs écorchés dans leur dignité, peut-on leur dire sans chichiter qu’ils se trompent de combat ? Qu’il n’y a aucune justification à refuser l’outil, le seul disponible, la vaccination universelle, pour éviter le retour des hôpitaux débordés, des décès par dizaines de milliers (en France !), les centaines de milliers de covids longs, etc. ?
La liberté individuelle ne donne pas le droit de faire toujours selon son inclination. Nous payons nos impôts, nous envoyons nos enfants à l’école, nous attachons nos ceintures, sous peine de sanctions – et nous sommes toutes et tous vaccinéEs contre un certain nombre de maladies contagieuses, pour nous protéger nous et pour protéger tous les autres. N’oublions pas que le vaccin a permis l’éradication de la variole, la quasi-disparition de la polio, et qu’on ne se bat pas en Guyane contre la vaccination anti-fièvre jaune. C’est un devoir d’humanité, à un niveau supérieur à tout ce qui mobilise contre la vaccination obligatoire, que d’être aujourd’hui vacciné contre le Covid-19.
Beaucoup de combats réactionnaires ont été menés au nom de la liberté. Sans remonter aux Chouans, les mobilisations pour la défense de l’« école libre » en sont un bon exemple. Ou le refus de l’Ordre des médecins quand la Sécurité sociale s’est imposée après guerre, ou lors de la libéralisation de l’avortement, quand il défendait le droit des médecins à s’opposer à la pratique de l’IVG. L’obligation peut être progressiste, et la « liberté » réactionnaire.