Plus de 700 patientEs Covid-19 sont admis chaque jour à l’hôpital, ce qui représente une hausse de 59 % par rapport à la semaine dernière. Une vague qui a commencé chez les enfants scolarisés.
Si le nombre de décès covid reste stable pour l’instant – autour de 30 décès par jour en moyenne – le nombre d’hospitalisations augmente. Le nombre des entrées en soins critiques est en hausse de 40 % depuis la semaine dernière. Cette croissance est portée par une rentrée des classes sans protocole sanitaire, sans installation généralisée de systèmes de filtration de l’air et par les premiers froids qui poussent à fermer les fenêtres… L’épidémie qui a repris chez les enfants scolarisés se transmet à la tranche d’âge des parents, puis à celle des grands-parents, parfois fragilisés par une pathologie, un traitement qui abaisse l’immunité, et dont la date de vaccination ou la contamination par Omicron s’éloigne favorisant l’émergence de formes graves.
Espérons que cette huitième vague montera moins vite et moins haut que la précédente, qui ne date que de trois mois, dans la mesure où elle n’est pas due à un nouveau variant (Omicron circule toujours) et qu’elle va rencontrer une population largement vaccinée ou qui a récemment été contaminée par ce même Omicron.
Un virus sorti des radars du gouvernement
Le covid serait-il devenu une simple grippe ? Ne serait-il plus un problème de santé publique ? Ce serait oublier les covid longs qui touchent des personnes jeunes, actives, sans pathologie, souvent des femmes, immobilisées par la fatigue et les douleurs, essoufflées, avec des troubles de la concentration, privées d’élan vital pendant des mois. La vaccination semble réduire de moitié ces covid longs.
Ce serait oublier un risque post-covid majoré de 55 % pour les événements cardio-vasculaires, de 35 % pour la dépression. Une étude du JAMA1, portant sur 572 000 enfants et adolescents de moins de 18 ans, confirme un risque presque doublé après covid de développer un diabète nécessitant de l’insuline.
Le covid est en tout cas sorti des radars du gouvernement, de ses déclarations, de son projet de loi de financement de la Sécurité sociale, de la fin du « quoi qu’il en coûte ».
Un « quoi qui l’en coûte » qui n’a pas empêché Macron de fermer 4 100 lits en 2021, en pleine crise du covid ! Alors que l’on sait que grippes et bronchiolites du nourrisson vont arriver avec l’hiver et que, même en l’absence de covid, elles menacent chaque année un hôpital débordé et des personnels épuisés par des années d’austérité, le gouvernement se limite à un simple appel à la responsabilité individuelle. Alors que la population est elle aussi épuisée par deux années de pandémie, qu’elle a les yeux rivés sur la facture d’électricité ou la feuille de paie, les mesures collectives sont passés à la trappe, austérité oblige. Plus question des systèmes d’aération, qui ont pourtant fait la preuve de leur efficacité en divisant par deux les contaminations, de vaccination ciblée vers les plus fragiles, de masques dans les transports collectifs bondés, de systèmes de santé publique, d’investissement massif dans l’hôpital !
Échec du capitalisme vaccinal
Bien qu’on ne sache pas encore avec certitude si les nouveaux vaccins bivalents seront plus efficaces contre la transmission du virus, tous les vaccins protègent très bien contre les formes graves, au prix d’effets secondaires très limités, n’en déplaisent aux antivax. Là aussi, le taux de quatrième dose, notamment des plus âgés et des plus fragiles, reste très bas car l’injection est laissée à l’initiative individuelle. La vaccination des plus jeunes est, elle, un véritable fiasco.
Quant à tirer le bilan de la perturbation rapide des écosystèmes, qui favorise l’émergence des pandémies de type covid ou monkeypox, du capitalisme vaccinal, qui prive de vaccin anti-variole du singe les pays africains où se trouvent les foyers initiaux de l’épidémie, il ne faut pas rêver ! Eh bien si, rêvons et luttons pour un autre monde !
- 1. JAMA : Journal of the American Medical Association.