Publié le Mardi 22 octobre 2024 à 16h55.

Sanofi : À force de tout détruire, il ne restera plus rien à casser pour le prochain directeur général

Depuis 2008 et l’arrivée des « comptables » à la tête de l’entreprise, Sanofi s’est allégée de près de 65 % de ses infrastructures françaises et a supprimé plus de 8000 postes. Une casse sociale assortie de la casse de l’outil industriel dont les effets néfastes sont de plus en plus visibles.

La seule stratégie suivie par le conseil d’administration est simple : il faut engraisser les actionnaires. Les stratèges à la tête de Sanofi, incapables d’une vision cohérente de l’avenir de l’entreprise lancent pour 2024 la vente d’Opella : un PSE/PDV (plan de sauvegarde de l’emploi et plan de départ volontaire) sur la recherche, une GEPP1 sur les fonctions supports et la CMC2.

Sans faire un bilan des réorganisations incessantes ni laisser le temps et la stabilité nécessaire pour travailler sereinement.

Opella, la branche santé grand public de Sanofi

Depuis l’annonce officielle de la cession à un fonds d’investissement américain d’Opella, Sanofi est à nouveau sous les projecteurs. Personne n’est dupe sur les raisons de cette vente. Il faut du cash pour les actionnaires. Le problème n’est pas qu’Opella ne soit pas rentable mais surtout qu’il ne le soit pas assez.

De la recherche à la mise à disposition au patient, Sanofi possédait l’intégralité de la chaîne du médicament. Les « stratèges » ont réussi à tout détruire : la recherche interne, des axes thérapeutiques majeurs comme les anti-infectieux, la santé animale, une partie de l’outil industriel, la distribution vendue à DHL et aujourd’hui les médicaments sans ordonnance (Opella).

La vente, entre autres, du Doliprane est d’autant plus symbolique qu’il était le seul médicament que Sanofi a réussi à fournir dans la lutte contre le Covid. Quand la pénurie de médicament n’a jamais été aussi importante, Sanofi montre à quel point, il place le patient au cœur de son modèle.

PDV-PSE, le plan qui détruit la recherche contre le cancer

Depuis avril dernier, un nouveau plan de suppressions d’emplois est en cours sur la branche R&D. La direction veut supprimer 330 postes et arrêter la recherche contre le cancer.

Il y a encore quelques jours, il semblait acquis que ce PDV-PSE serait signé par des syndicats accompagnateurs. Cette fois-ci, la direction n’a pas obtenu de signature majoritaire et doit présenter à la DRIEETS3 un document unilatéral. Les CSE de Montpellier, de Vitry et le CSE central n’ont pas été en mesure de rendre un avis éclairé. LA DRIEETS de Créteil peut refuser d’homologuer le projet délétère de Sanofi !

La GEPP, l’outil efficace pour supprimer des emplois

Cet accord groupe signé majoritairement en 2022 par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC permet de supprimer des emplois sans passer par le PDV/PSE et diminue drastiquement les recours juridiques. La classification des emplois est revue tous les ans. Depuis 2022, cet accord a permis de faire partir près de 900 salariéEs dans le groupe en France.

Depuis la semaine dernière, la direction du site remet le couvert avec deux GEPP distinctes. La première concerne l’ensemble des fonctions supports (maintenance, service aux résidents…). Pour les services aux résidents, 60 postes seraient impactés sur 113 ! Une désorganisation compensée par une augmentation du recours à la prestation. La seconde GEPP porte sur l’ensemble de la CMC de la R&D : 200 postes environ dont la direction voudrait se débarrasser sur les sites de Montpellier, Sisteron et Vitry.

Complètement aveuglé par leur stratégie centrée sur le seul profit, Sanofi compte aujourd’hui sur l’intelligence artificielle pour pallier sa déficience d’innovation.

Pour les patientEs, pour les salariéEs, pour notre indépendance thérapeutique, il faut d’urgence retirer l’industrie pharmaceutique des griffes des fonds de pensions et autres vautours de la finance.

Sud chimie Montpellier, Collectif antisanofric

 

  • 1. La gestion des emplois et des parcours professionnels permet d’adapter les emplois, les effectifs et les compétences aux exigences issues de la stratégie des entreprises et de l’évolution de leur environnement économique.
  • 2. CMC est l’acronyme de chimie, fabrication et contrôles, activités cruciales lors du développement de nouveaux produits.
  • 3. Direction régionale et interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités.