L’automobile est un élément constitutif de la société industrielle telle qu’elle s’est développée depuis le début du xxe siècle. Dès les premières étapes de son développement, cette industrie a été un des moteurs de l’industrialisation avec ses méthodes de travail caractéristiques, tout en impactant toute l’organisation de la société. Le fordisme est à la fois un type de production et d’organisation du travail mais aussi la production de masse, première manifestation de la société de consommation. Adossées au taylorisme, les méthodes de travail de l’automobile, vantées jusqu’en URSS, se sont étendues à la plupart des productions jusqu’à gagner aujourd’hui l’ensemble des secteurs d’activité industrielle, de la gestion ou du commerce. Plus récemment, le toyotisme répand dans le monde entier ses sinistres méthodes. Dans le même temps, l’automobile est un élément structurant de l’ensemble de la société. Notamment dans la gestion de l’espace où la centralisation des activités inhérentes au capitalisme conduit au développement de mégalopoles avec leurs banlieues. La voiture y est reine, massacrant les paysages et la vie quotidienne avec ses boulevards, périphériques, échangeurs, rocades, voies rapides. Le tout pour un engorgement grandissant provoquant perte de temps, pollution et gaspillage d’énergie. Dans la logique « du pain et des jeux et le peuple sera content », les courses de Formule 1, de rallye et autres 24 heures du Mans avec les pollutions atmosphérique et sonore mettent en avant les mâles héros modernes, de Fangio à Alonso en passant par Senna et Prost.
L’internationalisation de la production et de l’utilisation de l’automobile ne font que généraliser ces méfaits pour le plus grand bénéfice des constructeurs et pétroliers. Les pseudo-solutions de carburant vert, voitures électriques ou hybrides ne résoudront aucun des problèmes sociaux et sociétaux posés par le « tout bagnole ».
Même s’il est loin le temps où l’on pouvait dire que « quand Billancourt éternue, la France s’enrhume », l’évolution de cette branche d’activité reste un enjeu de société essentiel. Les réponses à construire doivent nécessairement s’inscrire dans notre logique de décider démocratiquement de ce que l’on produit et comment on le produit.