Six morts (tous chasseurs), 78 accidents (blessure corporelle par arme à feu), 84 incidents (mise en danger des personnes ou des biens : tirs en direction d’habitations, de véhicules ou d’animaux domestiques), 1,5 million d’animaux tués. Voici le bilan de la chasse 2022-2023.
Depuis l’ouverture de la chasse en septembre 2023, un jeune homme de 17 ans a perdu la vie en Seine-Maritime ainsi qu’un promeneur de 53 ans en Catalogne.
Bien que ces chiffres tendent à baisser, cela reste toujours des victimes de trop. En vingt ans, la chasse a tout de même tué plus de 400 personnes et traumatisé de nombreuses victimes. Quel autre « sport » tue ou blesse autrui ? Aucun. Quel autre sport empêche les promeneurEs, cueilleurEs, cyclistes de sortir en forêt par peur d’être tués ou blessés ? Aucun.
Les armes de chasse peuvent également servir à tuer en dehors des battues, principalement pour des suicides ou des féminicides. Reporterre avait ainsi identifié au moins 94 morts provoquées par des armes de chasse en 2020 et 95 en 2021.
Report de la chasse après un été très chaud
La chasse met en danger la population animale. Après de nombreux épisodes de sécheresses l’été dernier, des associations ont demandé à repousser l’ouverture de la chasse dans certains départements. Les animaux sauvages ont déjà assez souffert des conditions météorologiques et beaucoup sont morts à la suite de la forte chaleur et du manque de végétaux. La chasse ne fera qu’aggraver les choses.
Des associations avaient également diffusé des pétitions en juin dernier lors de la révélation de la nouvelle liste ESOD (animaux dits « nuisibles ») pour exiger la fin de ce classement sans fondement scientifique. Pourquoi écouter les associations de chasseurs plutôt que des spécialistes de la biodiversité ? Les chasseurs ne sont pas compétents en matière d’écologie. Il est grand temps d’écouter les professioneles et scientifiques et non le lobby de la chasse.
La chasse dilapide l’argent public
Enfin les aides publiques accordées à la Fédération nationale des chasseurs sont passées de 27 000 euros en 2017 à 6,3 millions d’euros en 2021. À l’heure où le pays traverse une crise économique ne serait-il pas temps de prioriser les dépenses pour plus d’écologie, de justice sociale et d’égalité ?
En attendant l’abolition définitive de la chasse, qui reste notre objectif, nous demandons au moins des jours sans chasse en France, comme ce fut le cas entre 2000 et 2003, ainsi que la baisse des subventions pour cette pratique mortifère et inutile. Au lieu de défendre la pratique de la chasse et les intérêts d’une minorité, les politiques, depuis le gouvernement jusqu’aux éluEs locaux, comme le président du Conseil départemental de l’Orne, devraient faire passer en premier le bien-être de la majorité de la population dans l’accès aux espaces naturels.