Un film qui nous touche de près4 octobre 1984. Porto Alegre. Celso est retrouvé mort dans l’appartement d’un ancien nazi qu’il poursuivait. Suicidé ou abattu par la police ? En menant l’enquête, Flavia Castro, 25 ans après, retrace l’aventure de celui qui était son père, ancien militant révolutionnaire : Brésil, Argentine, Chili, la lutte armée, la clandestinité, l’exil à Paris, à l’atelier ronéos d’une certaine LCR… Entre interviews de ses camarades et des siens, documents d’archives et lettres de Celso, toute une histoire avec laquelle nous avons des attaches anciennes, et un documentaire remarquable, primé dans de nombreux festivals, de Biarritz à Rio. Sortie en France le 22 juin.Avant-premières à Paris le vendredi 13 mai à 19 heures et le dimanche 15 à 16 h 30, au Nouveau Latina (20, rue du Temple, 4e), en présence de Flavia.« Qu’on ait connu comme moi cette période ou pas, on ne peut qu’être bouleversé par ce film passionnant. Au terme de cette enquête de Flavia Castro sur la mort de son père, l’énigme certes subsiste, mais, au fil de sa recherche obstinée, se trouvent restitués – et avec quel talent dans la narration et les images ! – tous les aspects du militantisme révolutionnaire des années 1970 en Amérique latine. Période où la ive Internationale s’était lancée dans la lutte armée, avec des militants hors pair que l’on reconnaît ici : Flavio, ex-député du PT brésilien, ou Neneca, d’autres, et Celia, l’ancienne compagne de Celso, la mère de Flavia, qui domine ce film avec la même allure que je lui connaissais à Rotographie, notre imprimerie, où elle travailla. Toujours souriante, calme, posée, et pourtant quel passé, que beaucoup ignoraient ! Le film retrace le militantisme de l’époque : les réunions, la clandestinité, les pseudos, les armes planquées, les coups durs et la répression. La mort, la torture. Malgré ces terribles souvenirs en arrière-plan, tous ces combattants qui témoignent, sans jamais de langue de bois, ont gardé intact l’humour de leur jeunesse.Et Flavia filme, tantôt avec les yeux de l’enfant de militants qu’elle était, tantôt avec ses yeux d’adulte d’aujourd’hui. Un hommage magnifique à un combat qui continue encore sous d’autres formes. »
Alain Krivine