Politique. Habituée des rendez-vous électoraux, Christine Poupin conduit la liste du Nouveau parti anticapitaliste pour une autre Europe.
Christine Poupin est catégorique : « L’Union européenne ne nous représente pas. Pas plus que le gouvernement qui nous a promis du social mais applique des principes libéraux, soi-disant au nom de l’emploi. Des principes qui lui sont dictés par l’Europe. » La porte-parole du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) se présente comme tête de la liste de la circonscription nord-ouest, aux élections européennes du 25 mai, « pour instaurer une démocratie réelle ».
« Nous refusons cette Europe »
Cette militante de 56 ans, technicienne dans la chimie, emmène avec elle 19 hommes et femmes, « selon les critères qui nous sont imposés par la loi. C’est-à-dire la parité - avec laquelle nous sommes entièrement d’accord - et l’équilibrage des différentes régions. » Travaillant pour la plupart dans le secteur privé, avec une moyenne d’âge de 49 ans, les colistiers de Christine Poupin viennent du Nord-Pas-de-Calais, de Basse-Normandie, de Picardie et de Haute-Normandie, pour représenter les 6,5 millions d’inscrits de la circonscription.
« Nous refusons cette Europe menée par des professionnels de la politique qui nous ont imposé une austérité qu’eux-mêmes ne connaissent pas », s’insurge la chef de file. Son Union européenne, elle la voit tout d’abord sans les traités, « qui font le jeu des entreprises, de la finance et du capital ».
Au nom des travailleurs « qui en pâtissent », elle demande l’instauration d’un salaire minimum accompagné de son système de protection sociale" qui soit le même pour toute l’Europe ».
Également au programme du NPA, l’ouverture des frontières de l’espace Schengen - « qui ont fait 20 000 morts en une vingtaine d’années » - ainsi que la transition énergétique. « Notre dépendance aux énergies fossiles a de lourdes conséquences environnementales mais également humaines », rappelle Christine Poupin qui prône une sortie du nucléaire en moins de dix ans.
Le NPA a des idées pour changer la société. Et de l’énergie à revendre pour mobiliser. Mais l’inquiétude est néanmoins palpable après des municipales aux taux d’abstention records et seulement 5,8 % des suffrages lors des dernières élections européennes, en 2009. « Les citoyens n’ont plus confiance et ne vont plus voter, ce qui fait le jeu du Front national », déplore Christine Poupin qui espère malgré tout obtenir un siège au Parlement, « pour construire le rapport de force nécessaire au changement ».
AMELIE DAVIET