Publié le Mercredi 26 juin 2019 à 10h50.

En débat

Quand la démocratie RIP... dans le somnifère

On parlait de RIC (référendum d’initiative citoyenne), on n’a droit qu’à sa version soft, le RIP, dont seuls les parlementaires peuvent prendre l’initiative. Sa première application, à la demande d’une brochette de députés anti-Macron, mais de tous bords, montre déjà toute l’arnaque de ces référendums.

Son sujet : contrer la décision du gouvernement de mettre en vente tout ou partie des actions (majoritaires) que l’État possède dans ADP (Aéroports de Paris). Pour ce faire c’est la procédure de tortue du RIP qu’ont choisie ces opposants de pacotille : 9 mois pour récolter 4,7 millions de signatures, plus 6 mois pour laisser au Parlement le temps de réfléchir, plus 2 ou 3 mois pour préparer le vote lui-même (et encore si Parlement et Sénat veulent bien).

On comprend que cette combine ait pu faire l’unanimité des « opposants » unis et bigarrés, prétendument au nom du « refus de privatisation » des services publics (sauf pour les aéroports de Turquie ou d’Afrique dont ADP possède de larges parts), ou de la « sécurité de la nation » (comme a déclaré le secrétaire national du PCF). Ça va du PC aux Républicains, en passant par la FI et les éclats du PS, avec le soutien du parti de Marine Le Pen. Ça leur permet de ronronner 18 mois, jusqu’à la prochaine élection présidentielle.

Mais si le changement de statut et de propriétaires d’ADP pose problème, c’est avant tout aux personnels qui y travaillent et qui risquent, comme lors de toute restructuration d’entreprise, de voir leurs conditions de travail et leurs emplois en souffrir salement. Face à ces menaces, ils pourraient ne pas attendre 18 mois pour réagir.

Olivier Belin

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Quel élevage ? Quelle pêche ?

Très étonnéEs de l’article « Manifestation contre la souffrance animale » paru dans l’Anticapitaliste hebdo du 13 juin 2019. Nous ne partageons pas ce point de vue et espérons qu’il n’est pas devenu le projet « officiel » du NPA. Au nom de l’anticapitalisme, est-il juste de mettre au même niveau les petitEs éleveurEs conscientEs et préoccupéEs de la qualité de vie de leurs animaux avec les élevages industriels, les petits abattoirs avec les usines à tuer et débiter de la viande, la pêche artisanale avec la pêche industrielle ? Nous vivons dans un département où le pastoralisme rend vivable les montagnes et permet des circuits économiques courts de qualité.

Des militantEs du comité ariégeois du NPA

L’article publié dans l’Anticapitaliste du 13 juin 2019 était un compte-rendu d’une manifestation organisée par l’association L214, dont le NPA ne partage pas nécessairement l’ensemble des vues. Il nous a toutefois semblé utile d’en rendre compte dans la mesure où des camarades de l’organisation ont participé à l’initiative (à laquelle le NPA n’appelait pas en tant que parti), et que certaines des préoccupations portées par L214 sur la question de la souffrance animale nous paraissent importantes, même si elles méritent débat.

La rédaction