McDonald’s, c’est fin 2014, 36 258 fast-foods dans 119 pays... Ce film raconte les débuts de cet empire au début des années 1950 et illustre certains des aspects du capitalisme US. Ray Kroc, le « fondateur », n’a jamais rien inventé. Au début, c’est un looser qui tire le diable par la queue. Il tombe sur deux frères, les McDonald qui tiennent une échoppe toute propre où ils débitent à toute allure des hamburgers et des frites. Obligeants, ils lui expliquent leur méthode (ils ont adapté la chaîne industrielle à la restauration) et lui montrent un projet de restaurant surmonté de deux arches dorées. Kroc va les persuader de conclure un contrat qui lui permet d’ouvrir des restaurants franchisés...
Les McDonald sont des patrons sans état d’âme qui imposent des cadences ultra rapides à leurs salariés et adhèrent au Parti républicain. Mais Kroc va aller jusqu’à les traiter de beatniks... car ils refusent de vendre des milkshakes sans lait et ne cherchent pas systématiquement à enfoncer leurs concurrents. Kroc, lui, voit grand et n’a aucun scrupule...
Il popularise ses restaurants à coups de discours patriotiques et religieux. Il s’emploie à contourner les deux frères et les termes du contrat conclu avec eux. Lorsqu’ils refusent une augmentation de la redevance perçue sur les franchisés, il se lance (quelqu’un lui a soufflé l’idée) dans l’achat de terrains qu’il louera aux franchisés. Dès lors, Kroc va gagner beaucoup d’argent.
Quand les McDonald se rebellent, il leur explique cyniquement qu’il a les moyens de payer des avocats qui feront traîner la procédure jusqu’à leur ruine complète. Les deux frères finiront donc par accepter d’être évincés pour un montant dérisoire au regard des bénéfices. Michael Keaton incarne avec talent un personnage qui proclame fièrement que « le business, c’est la guerre, l’enfer des agneaux, le paradis des requins »...
Henri Wilno
Le Fondateur, John Lee Hancock Avec Michael Keaton, Nick Offerman et John Carroll Lynch. Sortie le mercredi 28 décembre 2016