Roman de Hervé Le Corre, Rivages/Noir, 384 pages, 22,50 euros.
Ce n’est pas parce qu’Hervé Le Corre a participé au recueil de textes en soutien à la lutte des « Ford » que nous faisons de la publicité à son dernier livre. C’est tout simplement parce que c’est un roman palpitant !
Enquête policière pendant la Commune
Bon, il n’est pas marrant : une histoire sordide d’enlèvement de jeunes filles, de meurtres, de meurtriers. Et puis cela se passe durant la Semaine sanglante, à la fin de la Commune de Paris. En lutte à distance contre les trafiquants, Antoine, commissaire de police élu par la Commune, va tenter de mener son enquête pour retrouver Caroline, une infirmière volontaire qui soigne les soldats blessés, enlevée plusieurs jours auparavant. Et puis il y a Nicolas, l’amoureux de Caroline, soldat de la garde nationale, défenseur de la Commune sur les barricades. En cette dernière semaine de mai 1871, les soldats versaillais avancent, bombardent au canon, tirent à la mitrailleuse, détruisent les quartiers, tuent celles et ceux qui tiennent les barricades. L’espoir d’un monde meilleur et l’idéal révolutionnaire sont en train de tomber. En même temps, il s’agit de sauver une jeune femme, d’arrêter des assassins.
Le livre se déroule sur une durée de 11 jours, l’enquête avance difficilement pendant que les communards reculent rapidement. Nous sommes dans le suspense de l’enquête, avec l’espoir que Caroline soit sauvée et, en même temps, on vit la triste fin de la Commune. Ce polar permet de vivre en direct, presque comme si nous y étions, la fin d’une formidable expérience historique. On sait que cela finit mal pour les communards mais qu’en sera-t-il pour nos personnages auxquels on s’attache vraiment ?
Philippe Poutou