Publié le Mercredi 11 avril 2012 à 09h32.

Et l’art et la culture dans tout ça ?

À l’heure où les droits des salariéEs, précaires et chômeurEs sont attaqués, les intermittentEs du spectacle ne sont pas en reste.Les logiques à l’œuvre dans le système capitaliste et patriarcal n’épargnent pas les domaines des arts et de la culture.

En ce qui concerne le spectacle vivant, les institutions (centres dramatiques et chorégraphiques nationaux, orchestres, opéras, scènes nationales) se partagent les deux tiers des crédits déconcentrés du budget de la culture tandis que les autres lieux et compagnies (qui bénéficient de subventions !) se partagent le reste1. Ne comptons même pas les artistes, lieux de diffusion et compagnies qui n’en voient même pas les miettes. Ces mêmes institutions culturelles sont en majorité dirigées par des hommes (92 % des théâtres, 89 % des institutions musicales, 86 % des établissements d’enseignement…) qui en maîtrisent les représentations (97 % des musiques composées par des hommes, 85 % des textes, 78 % des mises en scène…) et les moyens financiers2.

Si l’art peut être un outil de subversion, il est également un moyen de maintien des normes en place entre les mains des dominants.

Les droits des intermittentEs du spectacle sont sans cesse bafoués, et l’on peut déjà craindre une renégociation des annexes 8 et 10 de l’assurance-chômage. Les intermittentes sont les premières touchées par la précarité de ce « statut » dans le cadre d’un congé maternité3.

Rappelons que si la défense de ce régime de l’intermittence dans le cadre du système capitaliste en place est une nécessité, il n’est à terme pas souhaitable dans le projet de société que porte le NPA. Nous revendiquons un salaire décent pour les artistes et technicienNEs du spectacle.

Ajoutons à cela les restrictions budgétaires du ministère de la Culture, l’augmentation du taux de la TVA culturelle (de 5,5 % à 7 %) pour comprendre que le secteur culturel n’échappera pas non plus aux politiques d’austérité. Si le débat est actuellement concentré uniquement sur la loi Hadopi en matière d’art et de culture, il exclut de fait les arts de la scène ainsi qu’une réflexion plus large sur la place de l’art et de la culture dans notre société. Dans ses réponses accordées au questionnaire du journal Profession spectacle, notre candidat Philippe Poutou rappelle que le cadre capitaliste n’offre ni alternative ni perspectives aux artistes, enferméEs dans une logique marchande (et misEs en concurrence les unEs avec les autres), et que la culture doit être accessible à touTEs.

Céline (Lyon)1. Selon un rapport de janvier 2007 sur les modalités d’attribution des crédits d’intervention en faveur du spectacle vivant : http://www.irma.asso.fr/IMG/pdf/539.pdf 2. Rapport de Reine Prat : « Pour une plus grande et une meilleure visibilité des diverses composantes de la population française dans le secteur du spectacle vivant. Pour l’égal accès des femmes et des hommes aux postes de responsabilité, aux lieux de décision, à la maîtrise de la représentation » (mai 2006) : http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/rapports/prat/egalites.pdf 3. Collectif des Matermittentes.