Emmanuel Grand, Éditions Diana Levi, 2016, 19 euros.
Bien sûr le titre est d’un simplisme consternant. Mais ne vous arrêtez pas à cette évidence, car il s’agit là d’un bon polar français où le principal personnage est le Nord, la région de Valenciennes, dévastée par le chômage et la misère. La série de meurtres sordides qui se produit n’est que l’écho des violences politiques et économiques des années 80, sur fond de trafic de drogue contemporain.
Aujourd’hui, les « salauds » sont de minables trafiquants de drogue, et d’immondes « récupérateurs de dettes » à la solde d’usuriers sur internet. Les « salauds » d’hier étaient les patrons et leurs sbires de retour d’Indochine... Et les rancunes ont la vie dure. La fermeture de l’usine Berga dans les années 80, les luttes syndicales de l’époque, le racisme et l’anticommunisme ont laissé des traces indélébiles.
L’inévitable flic, avec ses fragilités, et sa collègue beur sont bien traités et très crédibles.
Un polar glauque comme on aime, malheureusement à l’image de la réalité...
Catherine Segala