P.O.L, 2013, 5 euros.
Édouard Levé s’est rendu célèbre en 2008 en publiant Suicide et en se donnant la mort juste après avoir remis le manuscrit à son éditeur. Photographe, peintre, n’ayant publié que quatre ouvrages, Édouard Levé, sur le mode de Je me souviens de Perec, en alternant des propositions descriptives, des phrases en creux et des petits commentaires qui en disent plus que des chapitres entiers, et nous en livre plus que dans une longue autobiographie. L’honnêteté, réelle ou parfaitement inventée, liée à l’information dont nous disposons, l’écriture de cet opus trois ans avant la mort prématurée de l’auteur, donne un long frisson : l’impression d’être obligé de chercher des signes du « destin ». Édouard Levé écrit : « Comme je suis drôle on me croit heureux »... et aussi « Après le shampoing, je joue de la musique crânienne en crissant des doigts sur mes cheveux humides ».
Catherine Segala