Frémeaux et associés, 2017, 23 euros.
Sur la pochette, un portrait noir et blanc de Prévert vieillissant, la clope au bec comme sur presque toutes les photos, avec en arrière-plan le Paname populaire si cher à l’artiste et indissociable de son œuvre.
À la fois poète et scénariste, il est aussi engagé politiquement, avec sa troupe de théâtre Le groupe Octobre (en référence à la Révolution de 1917). Il va lire son texte « Citroën » devant l’usine en solidarité aux ouvriers en grève et par là même dénoncer le système capitalisme. En 1936, il soutient publiquement dans l’Humanité les combattants espagnols. Et puis il y a les nombreux poèmes qui dénoncent l’autoritarisme de l’État, la violence des institutions, la misère qu’il a bien connue enfant...
« Barbara », « Les feuilles mortes », « Chanson pour les enfants de l’hiver », « Deux escargots s’en vont à l’enterrement »… Une compilation de trois disques vient de sortir réunissant « les chansons de Prévert » sur trois décennies. Des textes mis en musique, pour la plupart, par son ami Joseph Kosma, et chantés par des artistes à la hauteur du poète : Piaf, Gréco, Montant, Mouloudji…
Petit bémol sur ce regroupement de chansons : il y en a beaucoup, trop même, avec des titres en triple, en quadruple, comme s’il n’y avait pas eu de sélection. Tout y est... Un conseil : piochez donc dans les 81 chansons proposées pour vous faire votre propre compilation et gardez des bijoux comme « Barbara » dit par Montant ou la « Chanson du geôlier » par Cora Vaucaire.
La sortie de cet album est surtout l’occasion de se plonger – ou de se replonger – dans les écrits de Prévert et de les faire connaître. Un artiste incontournable du 20e siècle, dont l’œuvre artistique est intimement liée aux luttes ouvrières et aux mouvements populaires.
Béa Walylo