Publié le Mercredi 14 juillet 2021 à 18h00.

Presqu’îles, de Yan Lespoux

Agullo éditions, 194 pages, 11,90 euros.

 

Voilà qui est parfait pour les lectures d’été : un petit livre composé de plusieurs nouvelles plutôt courtes, voire très courtes, mais efficaces. Ce sont des textes qui accrochent, qui intriguent, qui surprennent parfois. Par moments c’est carrément ambiance polar où tout ne se termine pas très bien pour tout le monde.

 

Petites histoires et petites gens

Toutes ces histoires se déroulent dans le Médoc, au nord de la Gironde, le long de la côte atlantique, avec l’océan, les vagues, la plage, les dunes et les forêts de pins, un peu la vigne quand même et aussi quelques habitantEs. Ces petites histoires mettent en scène des petites gens, vraiment du coin ou un peu étrangers, venant de la ville, de Bordeaux ou d’un autre village. Des gens qui galèrent, qui se méfient les unEs des autres, des gens qui semblent seulEs. Alors la vie n’est pas forcément marrante, les relations pas forcément riches ou chaleureuses.

Mais tout cela se lit facilement, agréablement car il y a comme un humour noir, une vision ironique des situations et des personnages qui nous fait passer de sentiments glauques, sombres voire tristes à quelques sourires.

Pour finir, autant piquer les mots de Hervé Le Corre, qui préface le livre, lui aussi écrivain du terroir girondin : « Yan Lespoux écrit sans lyrisme, sans pathos, au plus près de son sujet. Pas d’envolées, pas de culture poétique de la nature, par exemple. Au contraire : c’est dans la monotonie fatale des paysages, dans la pesanteur de leurs jours, que les hommes touchent parfois à la grâce, pour paraphraser la philosophe Simone Weil. C’est là le tour de force de cette écriture, qui dans l’évocation des hivers, du mauvais temps, fait penser au grand Bernard Manciet dans son recueil Un ivèrn ».