De Delphine de Vigan, JCLattès, 2015, 20 euros.
Dès les premières pages de ce nouveau roman de Delphine de Vigan, la fiction et le réel se mélangent à merveille, et au fil des pages, on ne sait plus s’il s’agit d’une pure fiction ou d’une « pure autobiographie ». Et l’auteure s’amuse de ce mélange subtil qui interroge le lecteur tout au long de ces 479 pages.
C’est l’histoire de Delphine, écrivaine qui vient de connaître un succès inattendu avec son dernier roman autobiographique sur sa mère et qui est pris de doutes, de questionnements face à l’écriture. Que peut-elle écrire d’autre ? A-t-elle été au bout de son « talent » ? C’est alors qu’elle rencontre L. Une amitié exclusive, possessive, se crée entre les deux femmes. Dès le début, le lecteur perçoit très vite que L est une manipulatrice, et on a envie de dire à Delphine de faire attention, de fuir… Mais non, l’emprise lente et sournoise de L sur Delphine est bien réelle et dangereuse.
Un roman haletant et angoissant rappelant par moment le Misery de Stephen King. Avec ce livre, Delphine de Vigan nous dévoile une nouvelle fois sa fragilité, ses émotions mais aussi un talent contestable. Un roman à lire et à offrir sans modération.
Sandra Demarcq