De Claudine Desmarteau, Éditions Thierry Magnier, 2016, 14,50 euros.
Connue pour la série le Petit Gus, l’auteure s’inspire du personnage d’Antoine Doinel des Quatre Cents Coups de Truffaut, au féminin, avec des parents dont le couple explose en vol, un placement en foyer et en famille d’accueil, un projet de fugue et une envie irrépressible d’aller voir la mer... Jan est la contraction de Janis, comme Joplin. Le père de la fillette l’a prénommée ainsi en raison du culte qu’il voue à la chanteuse morte en 1970 à l’âge de 27 ans. Quand il « met du Janis Joplin à fond, on peut être sûr qu’il est bourré et ça lui fait couler des larmes ».
Entre une mère, vendeuse de chaussures, déprimée, et son père chômeur, aimant et doux, mais qui boit beaucoup, Jan encaisse, se débat pour exister. Heureusement, il y a son petit frère qui lui donne la force d’affronter. Et puis, il y a ses copains, son prof de français… Un jour, sa mère, qui décide de rompre avec son père rentré ivre mort, s’en va alors que son père s’écroule sur le sol, Jan appelle les pompiers et c’est l’engrenage. Son frère et elle sont confiés à un foyer puis à une famille d’accueil… La vie déraille, un « provisoire » qui semble sans issue. Jusqu’au jour où Jan met un plan sur pieds : elle va fuguer. Avec son petit frère, et son nouveau pote du foyer, elle ira jusqu’à la mer inspirée par le héros des Quatre Cents Coups, film vu en classe de français dont elle est tombée amoureuse.
Un beau roman de révolte, de tendresse et de sensibilité, une histoire sans fin.
Yvan Lemaitre