De Milena Agus et Luciana Castellina. Éditions Liana Levi, 2015, 17 euros
La fin de la Deuxième Guerre mondiale en Italie fût, pire qu’en France, une période de chaos : le pays était parmi les vaincus, la misère noire, et les disparités régionales vives.
Les Pouilles, région pauvre du sud, vit se rencontrer, souvent violemment jusqu’en 1948, les soldats démobilisés, les réfugiés de toutes sortes, les juifs de retour des camps, les paysans ruinés et la bourgeoisie souvent compromise.
Côté pile (ou face), l’intellectuelle communiste Luciana Castellina nous raconte cette histoire violente. Du côté face (ou pile), l’écrivaine sarde Milena Agus développe un des événements, la tragédie des sœurs Porro, bourgeoises coupées de la réalité du monde, inconscientes, et coupables de ce fait de leur vies confites dans la bienséance et la religion. Elle serviront de bouc émissaire à une foule en recherche d’exutoire à sa douleur.
Un récit court, au scalpel, où la fiction illustre l’histoire et résonne avec elle de façon subtile.
Catherine Segala