De Paola Pigani, Éditions Liana Lévi, 2015, 17 euros.
«Mon pays se nomme Kosovë. Kosovo c’est en serbe ». Mirko et Simona sont frères et sœurs, ils ont 20 ans et débarquent en France en 2001. Ils fuient la guerre pour arriver dans un monde inconnu : la langue, les codes du centre de transit, les règles de la demande d’asile, les files d’attente avec d’autres – Kurdes, Tchétchènes, Irakiens, Rwandais. La guerre leur a volé leur jeunesse, et ils essayent de la sortir de leur vie.
Elle se jette éperdument vers cette nouvelle langue, trie les mots du passé et du présent. Lui trouve un boulot sur un chantier et s’évade en dessinant sur les murs des quartiers déserts, rencontre un vieux libraire et une jeune femme, ancienne grafeuse, mais ignorante des blessures laissées – au propre comme au figuré – de sa vie d’avant.
Un roman d’actualité, précis, direct et sensible sur les « migrants » anonymes. À lire également son premier roman, N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures qui raconte l’internement d’une famille manouche au camp des Alliers entre 1940 et 1946.
Christine Schneider