A l’heure où des résistances tentent de s’exprimer face à l’offensive du patronat qui s’accentue ainsi qu’à l’offensive réactionnaire, sécuritaire et raciste, du bloc de droite et d’extrême droite, et où la crise accélérée par la pandémie menace d’une catastrophe économique et sociale, il est indispensable que s’exprime la voix des anticapitalistes et révolutionnaires pour porter la colère ouvrière et populaire. Malheureusement, les camarades de la direction de la U imposent de façon antidémocratique des accords avec La France insoumise en Aquitaine et en Occitanie, dans la continuité de l’accord pour les municipales à Bordeaux. Nous ne nous résignons pas à ce que la politique du NPA s’adapte à celle de LFI.
Regrouper mais sur quel terrain et quelles bases ?
Les camarades qui soutiennent l’accord électoral en Aquitaine le justifient ainsi dans la presse : « regrouper les forces militantes politiques qui se côtoient dans les mêmes manifestations […] et qui partagent des aspirations communes » 1. Mais nous n’avons pas d’objectifs stratégiques communs. Oui, nous voulons nous adresser à ces forces militantes comme à l’ensemble du monde du travail pour contribuer au regroupement de nos forces mais sur des bases d’indépendance de classe et avec la conviction que tout ce qui a été gagné par notre camp, l’a été par sa mise en mouvement. Et défendre cette délimitation politique n’empêche pas de nous adresser aux militantEs, aux organisations du mouvement ouvrier, pour rechercher une unité d’action qui aide aux convergences des -mécontentements et des luttes.
Des accords électoraux sur les bases programmatiques de la FI
En Occitanie, adoption d’un « RIC régional » mais pour les travailleurs étrangers, on n’ira pas plus loin qu’une « préfiguration » de leur droit de vote… qui se limitera aux « élections locales et régionales ». On est très loin de « l’ouverture des frontières » ou de « la régularisation de tous les sans-papiers ». Très loin d’un internationalisme concret. Drôle de façon de -combattre l’-extrême droite.
Sur le terrain de la lutte contre le chômage, les accords se limitent à refuser des subventions aux « grandes » entreprises qui licencient. On sait pourtant que nombre de celles-ci s’appuient sur des ruptures conventionnelles pour masquer leurs plans de licenciements. Qu’en est-il de l’interdiction des licenciements et de la répartition du travail ?
Les fusions dites « techniques » sous couvert de « faire barrage » à l’extrême droite
En Occitanie, la possibilité est donnée de fusionner avec la liste PS-EÉLV-PCF. Au premier tour on « combat » les sociaux-libéraux, au second on fusionne ? Ce serait technique ? Le fait que nos camarades puissent se retirer de la liste en bout de course, ne change rien au problème. Nous n’avons pas à reprendre à notre compte la pression au rassemblement de « la gauche » au deuxième tour « pour faire barrage à l’extrême droite ». Ce ne sont pas des accords électoraux qui permettront de mettre en échec l’offensive réactionnaire… mais nos luttes, nos grèves et manifestations pour en finir avec trente ans de politiques antisociales.
Dans les mobilisations, les luttes et les élections, porter une perspective anticapitaliste et révolutionnaire
Aujourd’hui, le capitalisme court à la faillite, la pandémie accélère le processus. Pour y faire face le monde du travail a besoin d’une politique qui pose la question de son contrôle sur la marche de l’économie et la société, la question de qui dirige au service de quels intérêts. Si le rapport de forces reste défavorable pour notre classe, les luttes depuis 2016 (Loi travail, Gilets jaunes, grève sur les « retraites », mobilisation de la jeunesse pour le climat, contre les violences policières ou la loi dite « sécurité globale ») ont posé ces questions. Les élections sont l’occasion de défendre nos idées révolutionnaires et un programme de mesures d’urgence anticapitaliste. En l’absence du NPA sur une telle ligne, que nous regrettons, nous appellerons pour notre part à voter pour des listes de candidats révolutionnaires, celles de Lutte ouvrière – de travailleuses et travailleurs qui expriment une perspective de rupture avec le -système capitaliste et ses politiques.
Rassembler le NPA
Au-delà des tendances dont il est traversé, une majorité dans le NPA veut qu’il soit présent à la présidentielle. Engager sérieusement cette bataille nécessite un débat démocratique, loin de toutes menaces d’exclusion ou de scission. Nous avons besoin de rassembler nos forces, comme lors des élections présidentielles précédentes, autour d’une candidature du NPA, un plan de bataille qui en finisse avec le capitalisme, un système d’exploitation et d’oppression qui détruit la planète.
Armelle, Aurélien, Gaël, Marie-Hélène, Yvan, Zara (Comité exécutif)
1 – Mail interne.