«Quant au NPA, c’est pas possible, ils veulent faire campagne avec leurs propres mots d’ordre... Il faut qu’ils comprennent qu’on fait pas un congrès du NPA ! » Le 22 avril sur BFM, le futur Premier ministre Mélenchon a donné le ton sur le respect de l’indépendance du NPA.
Renoncer à notre programme…
Le courrier du CE du NPA à l’Union populaire (UP) en date du 19 avril est d’une faiblesse programmatique déroutante. On y parle de partir du programme de l’UP : c’est renoncer au programme que nous avons défendu pendant la présidentielle et que nous pourrions défendre à ces législatives. C’est troquer « la police tue » pour « refonder une police républicaine », limiter l’interdiction des licenciements aux licenciements boursiers, renoncer à la régularisation de tous les sans-papiers, au droit de vote de touTEs les étrangerEs à toutes les élections, à l’ouverture des frontières… En fait c’est un programme électoral, plus à droite que les luttes que l’on mène ! Ce programme n’est pas le nôtre.
… et aussi à notre indépendance ?
Le courrier de l’UP au NPA est direct : « Nous maintenons cette proposition dans le but concret de construire une nouvelle majorité gouvernementale, c’est-à-dire une majorité politique à l’Assemblée nationale. » Négocier « législatives » avec l’UP, c’est donc négocier autour de cette « majorité gouvernementale. » Nous nous sommes d’ailleurs situés sur ce terrain, puisque nous avons répondu que nous ne participerions pas à un tel gouvernement. On veut bien des députés, mais pas des ministres… Mais « nos » députés seraient en « liberté surveillée » au Parlement puisqu’ils : « s’engageront à former un intergroupe à l’Assemblée nationale pour soutenir le gouvernement de notre majorité ». Et si nos camarades n’ont pas bien compris, l’UP précise qu’à l’Assemblée nationale, on ne rigole pas, on applique : « Mais dans l’action législative, il [le programme commun partagé] servira de référence pour les votes à formuler. »
Les militants et militantes du NPA doivent pouvoir s’exprimer !
Nous refusons la politique du fait accompli. C’est à ceux et celles qui voulaient sceller un accord national « pour une majorité gouvernementale » avec la FI, le PCF, EÉLV, et peut-être même le PS qui rencontrera la FI cette semaine, de garantir que le débat démocratique ait lieu dans l’organisation. D’autant plus qu’il s’agit d’une rupture avec le choix d’une candidature indépendante du NPA à la présidentielle. Choix qui, lui, a été le fruit d’une consultation démocratique du parti. Nous devons avoir ce débat dans nos comités et AG de fédérations et jusqu’au CPN. Tous les comités, fédérations, secteurs du NPA doivent demander à ce que le débat démocratique et contradictoire soit respecté. Un vote démocratique en physique doit pouvoir sanctionner un tel accord qui est lourd de conséquence, puisqu’il prétend interdire au NPA de se présenter de manière indépendante même dans les circonscriptions où une majorité de camarades s’opposera aux accords de cette « nouvelle gauche plurielle » !
Marie-Hélène Duverger (CE, NPA Rouen), Gaël Quirante (CE, secteur Poste du NPA), Armelle Pertus (CE, porte-parole de campagne Poutou), Thierry Perennes (Comité Nathalie le Mèl Guingamp), Gaël Klement (CPN, NPA Lorraine nord), Victor Mendez (BSJ Secteur Jeunes du NPA), Xavier Chiarelli (CPN, NPA 92), Baptiste Tys (CPN, NPA Grenoble), Bruno Grégoire (NPA Tours, branche cheminote), David Pijoan (CPN, NPA Bordeaux), Juliette Stein (CPN, Secteur éduc du NPA).