Publié le Mardi 16 février 2021 à 09h17.

13 février 2021 à Nice : lumière sur le naufrage invisible du 9 février 2020

SOMICO 06 (Solidarité migrants collectif 06), auquel participe le NPA 06, s’est associé à la commémoration internationale initiée par l’association « Alarm Phone-Watch The Med » pour marquer l’anniversaire de la tragédie invisible au large de la Libye le 9 février 2020.

Ce jour-là, 91 personnes ont trouvé la mort à bord d’un canot pneumatique au large de la Libye, sans que les garde-côtes libyens, italiens et maltais, qui avaient été alertés par l’organisation AlarmPhone, interviennent pour les sauver.

Comment ne pas être indigné ?

Ce 13 février, plus de 250 azuréennes et azuréens se sont retrouvés place Masséna autour des photos des 91 naufragéEs, puis se sont rendus sur la plage où ils ont égrené le nom de chaque victime en lançant 91 fleurs à la mer pour rappeler que derrière les chiffres des 20 000 disparuEs en mer ces dernières années, ce sont des êtres humains.

Depuis cinq ans, le poste-frontière de Menton est une zone de non-droit. L’État français y viole consciemment et systématiquement sa propre loi comme ses engagements internationaux. Il est en cela cohérent avec les politiques de l’Union européenne et de ses États membres : afficher un faux-semblant humanitaire tout en donnant le maximum de gages aux courants xénophobes et racistes, accréditant et répandant leurs fantasmes, leur haine et leur inhumanité. C’est ainsi que l’agence Frontex est devenue la sinistre entreprise que nous connaissons aujourd’hui de non-assistance à personnes en train de mourir en Méditerranée.

Comment ne pas être indigné de se qui se passe quotidiennement au poste de police de Saint-Ludovic : documents falsifiés, refoulements illégaux, impossibilité pour les exiléEs de faire valoir leur droit à la demande d’asile, enfermement forcé dans un préfabriqué insalubre attenant au poste, au mépris du droit, insultes et sévices physiques, refus d’accès aux représentants d’associations reconnues d’utilité publique ainsi qu’aux parlementaires français et européens au prétexte que le local ne serait pas un lieu de privation de liberté, mais de mise à l’abri ?

On ne peut douter que ces violations du droit soient le résultat de consignes données au plus haut niveau de l’État : mise en demeure à de multiples reprises d’y mettre fin par le tribunal administratif, la préfecture des Alpes-Maritimes persiste avec une belle constance dans son sentiment d’impunité. Elle vient même de refuser de se conformer à un arrêt du Conseil d’État.

SOMICO 06 entend accentuer la dénonciation de la politique migratoire française et européenne à travers de nouvelles manifestations en particulier au printemps par des actions médiatiques devant le poste frontière du Pont Saint-Ludovic à Menton.