Publié le Mercredi 16 octobre 2019 à 15h28.

17 Octobre 1961 : la bataille pour la mémoire continue

Le 17 octobre rappelle, chaque année, la date du massacre par la police française de 200 à 300 Algériens manifestant pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé à l’époque.

Le couvre-feu visant les AlgérienEs avait été décidé par le gouvernement et mis en œuvre par le préfet de police Maurice Papon. Un Papon dont la carrière marque une continuité, de la déportation des Juifs bordelais pendant la guerre à la répression sanglante des indépendantistes algériens. Ce 17 octobre, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestantEs furent arrêtés, emprisonnés, torturés et, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie.

Crime et mensonge d’ÉtatDes centaines de personnes perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police. La cour de la préfecture de police, le Palais des sports, un stade… furent transformés en lieux de torture et de meurtres. D’emblée, Papon, couvert par le gouvernement, a menti sur ce qui s’était passé en déclarant que des coups de feu avaient été tirés sur la police (alors que les manifestants étaient désarmés) qui avait riposté tuant deux Algériens et en blessant plusieurs. Pourtant, ce n’était pas la première fois que la police parisienne tirait sur des Algériens : ainsi, le 14 juillet 1953 (donc avant même le début de la guerre d’Algérie), la police avait ouvert le feu place de la Nation sur la fin de la manifestation syndicale organisée pour commémorer la Révolution française, tuant 6 Algériens (ceux-ci s’étaient regroupés en fin de cortège).Le NPA s’associe à cette commémoration du 58e anniversaire, comme plusieurs associations, syndicats et partis politiques. Pendant des années, la vérité a été cachée sur la réalité du 17 Octobre 1961, comme sur bien d’autres crimes commis par l’armée et la police françaises contre le peuple algérien.Les initiateurs des rassemblements continuent d’exiger que cette vérité soit clairement reconnue par les autorités de l’État français, et que la lumière soit faite sur les tortures, assassinats, internements dans des camps, dont ont été victimes des milliers d’AlgérienEs.