Publié le Jeudi 21 novembre 2019 à 09h09.

18 décembre : contre les politiques racistes et sécuritaires !

C’est entendu, le préfet de police Didier Lallement n’est pas de notre camp. Il a tenu à le préciser dimanche place d’Italie, au lendemain d’une énième journée de violences policières contre les Gilets jaunes. Pas de notre camp ? Il faut bien l’avouer, nous n’en doutions pas !

Dans une énième opération de com’ gouvernementale jeudi 7 novembre, Lallement pilotait la 59e évacuation, appelée pour l’occasion « mise à l’abri humanitaire », effectuée depuis 2015 dans la capitale. Deux campements de migrantEs porte de la Chapelle et porte d’Aubervilliers, habités par 1 606 personnes, étaient évacués, leurs habitantEs embarqués dans des cars, leurs tentes confisquées et détruites. 

La « mise à l’abri humanitaire » avait comme finalité, comme souvent, l’entassement pour quelques jours dans des gymnases de banlieue réquisitionnés. « Il n’y aura plus jamais de personnes qui s’installeront dehors » proclamait alors le préfet. Et pourtant, en quelques jours, malgré la terreur que font régner ses sbires, malgré le froid, dans un terrible isolement, à flan de talus juste à quelques mètres du périphérique, les « invisibles », les « pestiférés » ont reconstruit leurs bidonvilles dans la capitale de la 7e puissance mondiale, qui doit accueillir les prochains JO !

Préparer la mobilisation du 18 décembre !

À l’occasion de la journée internationale des migrantEs proclamée par l’ONU le 4 décembre 2000, des manifestations et des rassemblements se tiendront dans maints pays. Nous devons nous emparer de cette date pour en faire, en France, une échéance unitaire pour toutes celles et tous ceux qui refusent le racisme, combattent pour l’égalité des droits. L’an passé avait constitué un temps fort de mobilisation avec la participation notamment de la CGT, qui avait permis l’élargissement au-delà des associations et collectifs de sans-papiers habituels. 

Forts de cette expérience et du réel succès de la marche contre l’islamophobie du 10 novembre, il nous faut monter d’un cran pour établir un véritable rapport de forces dans la rue avec un gouvernement et un président qui ne cessent de faire de la surenchère raciste avec le RN de Le Pen, préparant déjà les thèmes de débat de la prochaine élection présidentielle. 

D’ores et déjà de nombreux collectifs de sans-papiers, d’associations antiracistes et d’organisations politiques et syndicales ont décidé de se joindre à la mobilisation. L’appel national sera rendu public dans les prochains jours, laissant à chacun le soin d’en organiser localement les modalités. Un visuel pouvant être repris partout « Égaux, égales, personne n’est illégal » sera prochainement édité en masse, ainsi qu’un tract d’appel rappelant les revendications qui font consensus. Pour stopper la montée des nationalismes, le développement du fascisme et de toute forme de racisme ; en mémoire des dizaines de milliers de femmes, d’enfants et d’hommes morts sur les routes de la migration, victimes des frontières et des politiques meurtrières des gouvernements les plus riches de la planète et leurs complices ; pour la liberté de circulation et d’installation et la fin du système Dublin ; pour soutenir et amplifier les grèves et les luttes des sans-papiers ; contre les centres de rétention.

Alain Pojolat