Quand un bailleur « social » fait la chasse aux migrantEs et à leurs soutiens.
Le collectif Solidarité-migrants de Bourg-en-Bresse voit arriver depuis quelque temps des demandeurEs d’asile en provenance du Puy-de-Dôme. Pour d’obscures raisons, vraisemblablement liées à des accords régionaux passés sous la houlette de Laurent Wauquiez, ces « dublinéEs »1, touTEs originaires d’Afrique, sont envoyés dans l’Ain par la Direction départementale de la cohésion sociale clermontoise. Et bien sûr, rien n’est organisé par les services de l’État pour leur logement : ils et elles dorment dans la rue.
Occupations… et poursuites judiciaires
Avec des succès divers, plusieurs réquisitions de bâtiments ont été tentées avec l’aide du collectif, afin que ces personnes puissent au moins avoir un toit au dessus de leur tête. Une villa inoccupée appartenant à Bourg Habitat, le bailleur social de la mairie, a été investie. Mais une fois la trêve pascale terminée, le bailleur « social » a envoyé policiers et huissiers accomplir leur déplorable besogne, consistant à relever l’identité des occupantEs et des membres du Collectif présents (dont deux militantEs du NPA).
Une plainte, déposée dans la foulée, a donné lieu à une citation au tribunal. Mais le juge, estimant qu’il n’y avait pas matière à référé, a renvoyé « l’affaire » au 6 juin, donnant un peu de répit pour que la solidarité concrète s’organise. Le temps précieusement gagné permettra d’engager des négociations avec le propriétaire sur le devenir du bâti.
Prévue à l’origine pour abriter des personnes en « difficulté », comme ils disent, la villa est laissée à l’abandon depuis des années, faute de réel projet, et probablement de crédits…
Le collectif va demander à la mairie (PS, PC, Verts) la signature d’un bail pour une occupation temporaire, dans l’attente du démarrage d’hypothétiques travaux.
Mais pour l’heure, la procédure suit son cours et les convocations au commissariat des militantEs ainsi que des habitantEs du lieu vont bon train…
Correspondant
- 1. De plus en plus d’exiléEs qui demandent l’asile en France se voient opposer le règlement Dublin, qui les oblige à déposer leur dossier dans le premier pays européen où ils sont entrés.