Publié le Samedi 1 novembre 2014 à 22h14.

Calais, l'enfer du Nord

Fuyant la guerre, la famine et la misère, venus d’Éthiopie, d’Érythrée ou de Syrie pour essayer d’entrer en Angleterre, l’afflux récent de plus de 2 000 migrantEs à Calais est en train de déborder les associations humanitaires qui ne peuvent plus faire face. Tensions avec les camionneurs, véritable sésame pour quitter la France ; actes et agressions racistes de la part de la population et de l’extrême droite ; affrontements entre migrantEs de différentes origines... Depuis la fermeture de Sangatte il y a 10 ans par Sarkozy, la situation n’a cessé de se dégrader.

Dans la droite ligne (sans jeu de mot) des pouvoirs précédents, la seule réponse concrète apportée par ce gouvernement... a été l’envoi de forces de l’ordre supplémentaires : 70 gendarmes mobiles sur la rocade et le port, 30 CRS en patrouille dans le centre-ville, et l’installation de barrières « sur quatre kilomètres » pour apaiser les relations avec les routiers... Annoncée en septembre, l’ouverture d’un nouveau centre d’accueil de jour pour les migrantEs, défendue par la maire UMP Bouchart et le ministre de l’Intérieur Cazeneuve, n’est pour l’instant qu’une vague promesse. On n’est pas déçu.

En attendant, l’hiver arrive ; les migrantEs dorment dans la rue sous des tentes ; les distributions de repas, au départ prévues pour 200 à 300 personnes montent aujourd’hui à 600 ou 800 ; l’ultra-précarité est partout. Immonde cerise sur un gâteau, Marine Le Pen, en visite dans la ville vendredi 24 octobre, a la solution : « On les renvoie chez eux ! ».

Bienvenue au pays des droits de l’homme.