« À chaque femme martyrisée dans le monde, je veux que la France offre sa protection en lui donnant la possibilité de devenir Française. » Nicolas Sarkozy, meeting de Bercy, 29 avril 2007Histoire de Najlae Lhimer, 19 ansÀ 14 ans, elle fuit le Maroc pour échapper à un mariage forcé organisé par son père. Elle est alors régulièrement battue par son frère. Le 18 février, ce dernier trouve un mégot de cigarette dans la chambre de Najlae. Il la roue de coups « avec un tube d’aspirateur et un fer à lisser ». Le jour même, elle dépose une main courante au commissariat de Montargis (Loiret). Le lendemain elle porte plainte à la gendarmerie de Château-Renard, tout en présentant un certificat médical attestant une incapacité de travail de huit jours. Mais les gendarmes s’intéressent uniquement à sa situation irrégulière. Najlae est placée en garde à vue et expulsée sans délai, le samedi 20 février dans la matinée, au mépris de toute procédure légale. Arrivée au Maroc, Najlae est soutenue par des militants du RESF. Elle ne veut pas retourner dans sa famille. Cette expulsion éclair a suscité la mobilisation des lycéens, parents d’élèves, voisins, avec le RESF. Au Parlement, la ministre Morano ment et prétend que Najlae n’est pas lycéenne. La médiatisation de cette affaire et l’approche des élections régionales obligent Sarkozy à déclarer le 8 mars (100e anniversaire de la journée des femmes) qu’il est « prêt à l’accueillir en France si elle le souhaite ». En autorisant le retour de Najlae, il inflige un camouflet public au préfet Fragneau et aux ministres Besson et Morano. Le préfet en a tiré les conséquences en démissionnant. Pas les ministres. Samedi 13 mars, lors d’une cérémonie d’accueil en musique organisée par RESF, Najlae est triomphalement accueillie à Orly par nombre de militants et jeunes de son lycée.