Publié le Lundi 5 février 2018 à 16h38.

Grenoble : De l’air, de l’air, ouvrons les frontières avec le Patio solidaire !

Depuis décembre, une soixantaine de sans-logis, pour la plupart en situation de demande d’asile et souvent sous le coup de la procédure Dublin, ont trouvé refuge dans un bâtiment du campus de Saint-Martin-d’Hères, le Patio. L’occupation a été initiée par un collectif pour répondre au problème du grand nombre de personnes sans-abri en plein hiver. 

L’action menée à Grenoble est doublement stratégique. Elle offre d’une part une protection contre une intervention des « forces de l’ordre ». Elle oblige d’autre part la direction de l’université à se positionner. Après l’occupation d’un amphithéâtre le 4 décembre, cette dernière s’est engagée à ne pas faire intervenir les forces de police, entamant un processus de négociation avec la préfecture et mettant à disposition des occupantEs les locaux d’un ancien laboratoire. 

Une expérience victorieuse

La menace d’une éventuelle expulsion hors de ces locaux le 22 décembre, date de fermeture de l’université pour les vacances, a entraîné une mobilisation d’ampleur, la tenue quotidienne d’AG de lutte et la préparation de négociations avec les instances universitaires.

La direction de l’université, dans un contexte marqué par les élections universitaires, a été poussée à fournir une partie du soutien matériel nécessaire à cette action politique de « visibilisation » du problème des sans-logis et des demandeurs d’asile. Le Patio est ainsi devenu l’une des expériences victorieuses d’action directe de soutien aux exiléEs. Plusieurs camarades du NPA s’y sont largement investis, depuis l’occupation initiale jusqu’au développement de cet espace d’hébergement d’urgence, afin d’en faire un véritable lieu de vie, d’accueil et d’accompagnement.

Le combat politique ne fait que commencer : il faut mobiliser le campus grenoblois et au-delà, afin d’obtenir gain de cause sur la base de nos revendications en ce qui concerne l’hébergement, la sécurité et l’accueil des migrantEs, mais aussi plus largement dans la perspective des débats sur la nouvelle loi asile 2018. Pour ce faire, de nombreuses actions de soutien auront lieu prochainement : exposition, soirées de conférence, de performances et de projections-débat sur le campus ; participation à la marche nationale contre le racisme d’État, les violences policières et pour la liberté de circulation et d’installation du 17 mars à Paris ; organisation de l’étape grenobloise de la marche La Roya-Calais...

Lola Zetkeen