Alors que le projet de loi asile-immigration est une nouvelle déclaration de guerre aux étrangerEs, des sans-papiers ont décidé qu’ils ne seraient pas les victimes expiatoires de la politique du pouvoir.
Après la marche des solidarités du 17 mars, la coordination des sans-papiers (CSP) 93 et la CSP 75 avaient tenté d’occuper la basilique de Saint-Denis. Puis il y a eu les manifestations du 7 et du 15 avril, la participation de cortèges de collectifs des sans-papiers à la manifestation des cheminotEs du 22 mars, puis à celle du mouvement social du 19 avril.
« On veut des cheminotEs et des papiers »
Le vendredi 20 avril, jour prévu du vote de la loi asile-immigration, une quarantaine de sans-papiers de la CSP 75 et du collectif des sans-papiers Paris 20, accompagnés par une dizaine de soutiens, ont tenté d’occuper le balcon de l’immeuble du Bureau d’information européen, en face de l’Assemblée nationale, pour y tendre des banderoles signifiant le refus de cette loi raciste et sécuritaire et leur combat pour une société de liberté et d’égalité pour touTEs. Une des banderoles, réalisée pour la manifestation des cheminotEs du 22 mars, proclamait « Liberté de circuler, on veut des cheminotEs et des papiers, pas des policiers ! »
Il s’en est fallu de peu pour que l’occupation fonctionne. Mais, parce qu’un camarade était retenu à l’intérieur de l’immeuble, les sans-papiers ont pris le risque de manifester directement sur la place, face aux cordons de flics, tant que le camarade n’était pas libéré. Une fois cela obtenu ils ont continué jusqu’à l’intervention policière, tout en résistant en bon ordre et collectivement, empêchant ainsi toute arrestation, alors que deux députées sortaient de l’Assemblée pour venir à leur rencontre.
Objectif 2 juin
Cette détermination n’est pas un feu de paille. C’est en cortège que les sans-papiers sont allés soutenir les étudiantEs qui se rassemblaient devant la fac de Tolbiac expulsée par la police le matin. Leur arrivée a été saluée par une énorme ovation.
Le lundi 23 avril, au lendemain du vote à l’Assemblée nationale, les collectifs de sans-papiers de la région parisienne (CSP 93, CSP 75, Paris 20, Paris 17, Intégration 21, Droits devant !!) ont décidé d’appeler tout le mouvement social à une manifestation le samedi 2 juin contre la loi asile-immigration avant son examen puis son vote au Sénat et d’être présents en cortèges dans les manifestations du 1er Mai et du 5 mai prochains.
Parce que la guerre faite aux migrantEs est une guerre contre toute la société et que le combat mené ensemble, avec ou sans papiers, contre ce pouvoir raciste et policier est un combat pour la liberté de touTEs.
Denis Godard