Publié le Jeudi 12 janvier 2012 à 21h52.

Immigration

C’est en fanfare que Sarkozy avait, à son arrivée au pouvoir, lancé sa politique dite d’ « immigration choisie » : en annonçant un rééquilibrage de la politique d’immigration en faveur de l’immigration de travail et au détriment de l’immigration privée et familiale, on prétendait attirer une main-d’œuvre ultra-qualifiée et dûment sélectionnée pour répondre aux seuls besoins de l’économie ; d’un autre côté, le fonctionnement à plein régime de la machine à fabriquer des sans-papiers, par la grâce des restrictions apportées à l’immigration familiale, assurait l’alimentation continue en main-d’œuvre à très bas coût, dont la docilité était renforcée par l’entretien d’un climat de terreur.

Patatras ! La crise aidant, d’autres priorités ont mis à mal ce bel édifice et c’est pourquoi 2011 a vu Guéant s’en prendre désormais frontalement à l’immigration légale. Deux objectifs à cela : la pression sur le coût du travail ne cessant d’augmenter, il s’agissait de fermer un peu plus le robinet de l’immigration régulière pour ouvrir mécaniquement davantage celui de l’immigration irrégulière. D’autre part, la référence à la situation de l’emploi nourrissait le mythe selon lequel les étrangers sont supposés prendre le travail des Français : vieille politique de division des travailleurs ! 

Et, comme tout se tient, 2011 a été aussi l’année de l’explosion des manifestations du racisme d’État : sur le terrain des vrais-faux « dérapages », Guéant a réussi à s’emparer des trophées obtenus par ses prédécesseurs en se livrant frénétiquement à des déclarations plus sidérantes, au sens propre, les unes que les autres. Par ailleurs, l’avatar du racisme d’État que représente l’islamophobie, faux nez de l’arabophobie, s’est trouvé particulièrement bichonné sur fond de révoltes arabes. L’invocation des valeurs universelles, au nom desquelles cette offensive était lancée, permettait de déployer dans la foulée un discours européocentriste, dans la plus pure tradition néocoloniale.

C’est pourquoi, avant de contribuer à faire dégager Nicolas Sarkozy, le NPA s’engagera totalement aux côtés du collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici » et de « Sortir du colonialisme » pour la réussite, le 17 mars, d’une journée d’action antiraciste et anticoloniale dans toute la France.

François Brun et Syl20