Après avoir défilé dans le cortège de défense des retraites, plusieurs centaines de grévistes sans papiers ont investi, le 27 mai, les marches et le parvis de l’Opéra Bastille à Paris. Après huit mois d’une grève exceptionnelle par sa détermination, son exemplarité pour tous les travailleurs, mais aussi sa durée, les sans-papiers ont ainsi décidé de se rendre visibles. Le 2 juin, les sans-papiers de la Marche Paris-Nice, de retour à Paris, ont été applaudis à leur passage devant l’Opéra. Le même jour, une première rencontre a eu lieu avec le ministère du Travail. Le lendemain une tentative d’évacuation musclée par la police a échoué. Une nouvelle rencontre avec le ministère de l’Immigration est prévue le 11 juin. Nul ne peut présager du résultat compte tenu des méthodes et de l’extrême fermeté de ce gouvernement, en particulier sur la question de l’immigration, idéologiquement centrale en temps de crise.Des personnalités politiques et des artistes se sont rendus sur place plusieurs fois, avec une couverture encore bien maigre face à l’ampleur historique de ce mouvement de 6 000 grévistes, dans le cadre d’un blocus médiatique sans précédent. Tous les grévistes doivent être régularisés ! Au-delà, c’est la régularisation de tous les sans-papiers et surtout la liberté de circulation et d’installation qui sont à même d’offrir une réponse à la « question » des sans-papiers.