Quand l’État s’acharne dans sa chasse aux sans-papiers et à leurs soutiens... Le 25 octobre, Farid, citoyen algérien, et Cindy, citoyenne française désirent officialiser leur famille par le mariage, puisque Cindy est enceinte de trois mois. Le matin, une descente de la police des frontières au domicile contraint Farid à s’échapper par les toits avec l’aide du comité de soutien auquel est lié le NPA. Il se cache durant quinze jours. Le 10 novembre, nouvelle tentative pour le mariage à Aspres-sur-Buëch (Haute-Alpes). Ce jour-là, la petite commune est littéralement bouclée par la police des frontières : barrages filtrants, prise d’identité des soutiens au mariage. Heureusement, la police n’a pas la photo du marié. Quelques minutes avant la cérémonie, le couple est protégé à l’intérieur d’un maul, comme au rugby, organisé par une cinquantaine de soutiens et, sous les lacrymogènes, conduit à la mairie où le le mariage a enfin lieu. Quatre mois plus tard, notre camarade Joël, qui avait participé à l’opération, est convoqué au commissariat de Gap ainsi qu’Armand, le grand-père de la mariée ; au bout de plus de deux heures d’interrogatoire, une inculpation pour outrage, menaces et violences sur agents de la force publique leur est signifiée : ils risquent trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Joël ayant par ailleurs refusé le prélèvement d’ADN risque en plus un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. L’avocate de Joël et Armand souhaite présenter une liste conséquente de soutiens : une pétition est en ligne sur le site ERSF : http://resf.info/P1877 Il est indispensable de recueillir un maximum de signatures avant le 20 avril. Parce que faire respecter un droit ne peut devenir un délit, parce qu’il est hors de question de laisser inculper des victimes de violences policières, soutenons Joël et Armand.