Le 13 avril, le Sénat a adopté un nouvel amendement prévoyant que les étrangers gravement malades ne pourront être soignés en France qu’en cas d’absence de traitement dans le pays d’origine. C’est un véritable recul et, une fois de plus, le résultat de la course au plus pourri avec le FN. Jusque-là, la loi parlait d’accès effectif. Le gouvernement avait voulu remplacer l’accès par la « disponibilité » ce qui était déjà un problème. Mais inscrire dans la loi « l’absence » revient à refuser tous les traitements puisqu’ils existent quasiment tous dans tous les pays, mais certainement pas pour tout le monde ! Pour certains (contre le VIH, par exemple), il s’agit de traitements particulièrement chers, pas toujours en quantité suffisante et pas toujours administrés dans de bonne conditions. Le texte s’en remet en outre au préfet pour régler au cas par cas les « circonstances humanitaires exceptionnelles » qui permettraient d’échapper à l’expulsion. Qui va croire que les préfets qui sont aujourd’hui de plus en plus des super-flics, préoccupés de mettre en œuvre la politique sarkozyste du chiffre, prendront ce genre de décision ?