À Marseille, le 4 novembre, nos camarades de l’union départementale (UD) de la CGT ont appris que Youssef Moujane avait été placé en détention par la police de l’air et des frontières (PAF). Pendant de trop longues heures, nul n’a pu savoir où il se trouvait. Coupé de ses proches et de ses amis, Youssef est ainsi resté prisonnier des geôles de l’État français, sans aucun contact avec celles et ceux qui pourraient l’aider. Il est maintenant dans le centre de rétention et est passé devant le juge des libertés au tribunal de grande instance de Marseille, samedi 6, qui a confirmé son expulsion. Youssef Moujane, Marocain de 33 ans, vivait à Nice où il est arrivé en 2002. Étudiant à l’université de Nice pendant trois ans en langues étrangères, il n’a pu obtenir de diplôme et est ainsi devenu « sans-papiers », selon les lois xénophobes en vigueur dans notre « République », qui ont empêché sa régularisation et l’ont conduit à recevoir une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Pourtant, Youssef Moujane a étudié et travaillé dans les Alpes-Maritimes, il s’est investi activement dans le collectif CGT des travailleurs sans papiers des Alpes-Maritimes : il fait ainsi pleinement partie de notre société, au même titre que chacune et chacun d’entre nous. Il vit ici, ses attaches familiales et son projet professionnel sont ici. Le NPA06 s’insurge contre cette arrestation. Nous dénonçons la répression croissante des forces de l’ordre et des autorités dont sont victimes les sans-papiers, mais aussi les demandeurs d’asile et les étrangers, dans la société chaque jour plus sécuritaire et xénophobe de Sarkozy. Nous rappelons que les Alpes-Maritimes constituent à la fois le laboratoire, mais aussi la pointe extrême de cette politique raciste, qui instrumentalise la question des étrangers pour semer la haine dans les consciences, au moment précis où le gouvernement détruit les uns après les autres les droits sociaux et les libertés issus de la Libération. Nous nous joignons à la demande de l’UD CGT des Alpes-Maritimes pour exiger la libération immédiate de Youssef.Antonio Molfese et Ève Galliano