La marche nationale des sans-papiers, axe sud-est, est arrivée à Lyon le jeudi 1er octobre. Lyon, une des étapes les plus importantes, à mi-parcours de Marseille à l’Élysée.
Le chaleureux accueil des LyonnaisEs a permis aux marcheurs, fatigués par le long trajet depuis Marseille, de se ressourcer, se redynamiser, profitant de quelques jours de pause.
Les marcheurs ont été logés par la CIMADE, l'Espace communal de la Guillotière, association culturelle lyonnaise réquisitionnée de façon pérenne par les soutiens des migrantEs pour leur accueil, et de nombreux particuliers qui ont ouvert leurs portes. Ils ont fort apprécié ce confort bienvenu.
Programme chargé
Un programme chargé leur était néanmoins réservé. Dès le vendredi 2 à 11 heures, conférence de presse à la mairie du 1er arrondissement, à 16 heures rassemblement au CRA de Saint-Exupéry où ils ont rencontré les marcheurs partis des MInguettes en 1983 pour la marche historique pour l'égalité et contre le racisme. Le samedi matin préparation de la manifestation et repas au collège Maurice Scève. Ce collège désaffecté est un haut lieu lyonnais de la résistance pour l'accueil des migrants puisqu'il s'agit d'un squat où vivent 3 à 400 migrants depuis 2 ans. La métropole a bien essayé de les déloger, mais la justice a donné raison aux migrants.
Le samedi à 14 heures, tout le monde s'est retrouvé place Bellecourt pour les prises de parole et le départ de la manifestation, organisée par le Collectif de soutien aux réfugiés et migrants 69, collectif unitaire regroupant une quarantaine d'organisations et dans lequel le NPA local est très actif.
Régularisation !
Quelques prises de parole, dont celle d'Anzoumane Sissoko qui était descendu de Paris, et de chaque CSP participants à la marche, ont rappelé les revendications des marcheurs : les deux actes précédant (manifestations du 30 mai et du 20 juin) sont restés sans réponse de la part de l'Élysée, Macron n'a pas eu un mot pour ces premiers de corvée pendant la pandémie (aides soignantes, personnel d'entretien, livreurs de repas, aidants à la personne et dans les EHPAD). Il ne reste comme solution pour faire entendre leur revendication principale (la régularisation globale de tous les sans-papiers) que d'aller le chercher à l'Elysée et de camper devant jusqu'à ce qu'il les reçoive.
Enthousiasmés par ces propos, la manifestation a démarré, en marche vers la préfecture. 300 sans-papiers ont pris sa tête derrière la banderole unitaire, les suivaient près de 2000 manifestantEs reprenant en chœur les slogans… Le trajet de quelque 8 kilomètres a traversé les quartiers populaires où les passantEs applaudissaient, prenaient les tracts avec bienveillance. La police est restée très discrète. Plusieurs comités du NPA étaient présents : Lyon, Bourg-en-Bresse, Annecy et Paris18.
Une des plus grosses manifestations à Lyon sur cette question, et une fabuleuse réussite pour la CSP69, créé tout récemment et co-organisateur de l'évènement.
Nous ne pouvons que nous réjouir de constater à quel point cette lutte pour la régularisation prend de l'ampleur. Cette lutte est déterminante dans la période que nous vivons, où les idées fascistes infusent subrepticement dans l’opinion.