Publié le Mercredi 6 décembre 2017 à 16h16.

À Menton, le 16 décembre : de l’air, ouvrons la frontière !

Nous manifesterons contre leurs frontières prétendûment érigées pour protéger les populations du terrorisme, et de touTEs celles et ceux qui cherchent refuge, contre leurs murs, aussi longs que le tour de la Terre, des « murs anti-migrants » comme le dit cyniquement le gouvernement britannique en parlant de celui de Calais…

Le renforcement des frontières vise à matérialiser le rejet définitif de tous ceux et toutes celles qui fuient le chaos du monde. Misères, dictatures et dérèglements climatiques ne sont pas des catastrophes « naturelles » : elles sont le résultat des politiques néo-coloniales de pillage économique, de mise à sac des sociétés en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient, de destruction des États par les guerres conduites par les gouvernements impérialistes occidentaux dont la France.

Les frontières de la honte

L’Union européenne joue pleinement son rôle dans la construction d’une forteresse, « protégée » des plus pauvres. Ses dirigeants, c’est-à-dire les gouvernements des 28 États qui la composent, tentent d’unifier au maximum leurs politiques migratoires autour d’un seul axe : bloquer le plus loin et le plus fermement possible les migrantEs qui, au prix de périples d’une extrême violence, parviennent quand même aux portes de l’Europe. L’UE cherche une cohérence politique commune pour que plus jamais l’État espagnol ne régularise massivement des étrangers, que plus jamais l’Allemagne n’accueille 800 000 migrantEs, ou que plus jamais l’Italie ne crée une « Mare Nostrum ». 

Pour arriver à ses fins, au mépris de toute morale, l’UE n’hésite pas à financer l’encampement des migrantEs en signant des accords iniques, dépensant par exemple des millions d’euros distribués au gouvernement turc pour parquer des migrantEs depuis 2016. D’autres accords sont en cours de conclusion avec le Maroc ou la Libye, au moment même où Macron crie au crime contre l’humanité dans ce dernier pays, en découvrant (vraiment ?) le commerce des humains qui s’y déploie. La Libye dont les structures ont été totalement détruites notamment par la guerre menée par Sarkozy !  

Un règlement européen en négociation, qui s’imposera à tous les États européens comme une frontière législative commune, prévoit le renvoi des personnes qui demandent l’asile dans des « pays tiers sûrs », ou des « morceaux de territoires sûrs ». Des régions du Soudan ou d’Afghanistan, voire de Libye à terme, pourraient être considérés comme « sûres » ! Et le gouvernement français toujours à la pointe de l’horreur, travaille déjà sur un projet de loi anti-immigration pour 2018.

TouTEs sur la frontière italienne le 16 décembre

Les accords de Schengen ont été suspendus temporairement depuis novembre 2015 pour permettre les contrôles aux frontières dans tout l’espace Schengen. Ainsi à la frontière franco-italienne, les CRS et policiers de la PAF contrôlent systématiquement les personnes « d’apparence migrante ». La libre circulation est donc supprimée et, avec elle, un autre droit : celui de pouvoir déposer une demande d’asile.

D’après Eurostat, en 2016, 54 500 personnes ont été empêchées de rentrer sur le territoire français, et elles seraient 90 000 cette année. Chaque jour 100 à 150 personnes sont refoulées à la frontière italienne au motif qu’elles n’avaient pas de titre valide d’entrée sur le territoire. Elles sont retenues quelques heures ou toute une nuit dans des Algécos et au premier étage de la gare de Garavan. Des mineurEs, des majeurEs souvent afghans, soudanais et érythréens y ont été entreposés sans lits, sans matelas, sans nourriture avant d’être renvoyés dans un train pour Vintimille. Ce sont des lieux et des procédures qui n’ont aucune existence légale. Juste une simple décision d’un préfet et des « petits arrangements » avec les autorité italiennes.

Ouvrons les frontières !

Des procédures qui n’existent pas pour des personnes dont les États, ici français et italiens, dénient tout simplement le droit à la vie. Par tout cela nous sommes révoltés, et nous voulons mettre en actes notre colère pour exiger que les choses changent vraiment, et au plus vite ! 

Nous serons nombreuses et nombreux près de la frontière, plusieurs manifestations vont s’y dérouler sous des formes différentes, à Névache, au pied du col de l’échelle, à Briançon. TouTEs dénonceront ce monde empoisonné par un système économique profondément injuste, inégalitaire et cynique, destructeur des hommes et des femmes, de leur humanité et de la planète. Nous dirons notre volonté, au côté de nombreuses personnes qui cherchent refuge, de résister à l’oppression subie, d’inventer un monde solidaire. Parce que c’est notre droit, notre liberté et notre devoir. 

Au NPA, avec d’autres organisations, associations, partis, et de nombreux collectifs unitaires locaux, répondant à l’appel de l’association La Roya citoyenne, du collectif Solidarité avec les migrants 06 et de la coordination 75 des sans-papiers, nous irons manifester à Menton Garavan. Pour l’ouverture des frontières, le droit d’aller et venir, de se fixer où nous voulons, pour la fin de la criminalisation des migrantEs et des personnes solidaires. Et nous lutterons jusqu’à ce que nous gagnions ! 

Roseline Vachetta

Trajets collectifs par bus : de Paris, départ le vendredi soir, retour le dimanche matin : 50 € aller/retour

Contact : menton16decembre@gmail.c… ; FB : Manif frontière Menton 16 déc