Au lendemain du vote par l’Assemblée de la loi asile-immigration, les collectifs de sans-papiers se sont réunis pour appeler à une manifestation le 2 juin avant le passage de la loi au Sénat.
Après les propos de Collomb, relayés par Macron, sur la « submersion migratoire », les débats à l’Assemblée ont ouvert les vannes de tous les discours racistes et sécuritaires. Le Front national et la droite se sont retrouvés au côté de LREM pour défendre l’enfermement des enfants et le développement de toutes les logiques racistes et répressives.
Renverser la logique du pouvoir
Il n’y a pas de hasard. C’est dans ce climat qu’a eu lieu l’offensive fasciste des identitaires prônant des milices pour empêcher les migrantEs de passer la frontière dans les Alpes. Et le pouvoir a décidé de taper sur les militantEs solidaires qui, en riposte, ont organisé une magnifique marche permettant à une trentaine de migrantEs de franchir la frontière.
De la manifestation à Menton en décembre dernier aux rassemblements et manifestations qui ont eu lieu en avril, en passant par la marche des solidarités du 17 mars, la lutte contre la politique anti-migratoire du pouvoir a développé la combativité des collectifs de sans-papiers et renforcé les liens avec des collectifs de solidarité. Et c’est dans le mouvement étudiant que la nécessité de la prise en compte de cet aspect de la politique de Macon a le plus progressé.
Il n’en reste pas moins que la mobilisation est à ce jour insuffisante pour renverser la logique du pouvoir tant la résistance à l’offensive raciste et sécuritaire a été marginalisée dans les prises de position et l’implication des différentes composantes du mouvement social. Y compris lorsque celles-ci évoquent la nécessité de la convergence des luttes.
La loi commencera à être examinée au Sénat le 6 juin, pour être sans doute votée les 18 et 19 juin en procédure accélérée. Ces prochaines semaines sont donc décisives pour s’opposer au passage d’une loi raciste et liberticide pour l’ensemble de la société. Et pour semer, au sein du mouvement social, les graines de l’unité de classe, internationaliste et antiraciste. D’où l’appel fait par les collectifs de sans-papiers au mouvement social pour la manifestation du 2 juin.
Denis Godard