Depuis le 10 juin, plus de 130 intérimaires sans-papiers occupent nuit et jour l’agence ADECCO de Montigny-le-Bretonneux. Faisant écho à leurs camarades de Randstad à Poissy et de Manpower aux Mureaux, ils réclament le droit de travailler légalement dans la dignité.
Nombre d’entre eux travaillent pour ADECCO depuis plusieurs années sous des noms d’emprunt, seul moyen pour eux de survivre, ne possédant pas les papiers nécessaires à une embauche sous leur vrai nom. Ceci fait l’affaire des boîtes d’intérim car ce sont les plus corvéables.
Employés du BTP, de l’hôtellerie ou de la restauration, leur situation d’extrême précarité les empêche aussi de bénéficier du droit à la santé qu’ont les autres travailleurs : sécurité sociale, mutuelle... Ils demandent deux documents nécessaires à leur régularisation : une attestation de concordance délivrée par le directeur de l’agence, attestant que la personne a bien travaillé sous le nom de quelqu’un d’autre ; le CERFA, délivré par le siège de la société (demande d’autorisation de travail pour un salarié étranger) permettant la délivrance d’une carte de séjour temporaire ou d’une autorisation provisoire de travail.
Populariser le mouvement
Défendus par le PRISME, syndicat patronal du travail temporaire, les patrons d’ADECCO prétendent que le travail sous un autre nom constitue une « usurpation d’identité ». Cette qualification est scandaleuse car elle suppose que les noms sont utilisés à l’insu de leurs propriétaires, alors que ceux-ci le permettent par solidarité. ADDECO, qui a porté plainte pour « occupation illégale » devant le TGI de Versailles et demandé l’expulsion des grévistes par la force publique, a été débouté.
Défendus par leur syndicat CGT, les travailleurs sans papiers, très déterminés, font tout pour populariser leur mouvement. Le 22 juin, ils ont occupé symboliquement une autre agence à Paris et ont participé nombreux à la manifestation du 25 juin à Paris. Les habitantEs du quartier leur apportent nourriture et boissons. Ils ont aussi reçu le soutien des militantEs des comités NPA Trappes-St Quentin et Versailles.
À la veille des congés d’été, plus que jamais, solidarité avec le combat courageux des intérimaires sans-papiers !
Correspondants