À l’initiative d’un petit groupe de migrants de différentes origines, soutenus par des militants associatifs et syndicaux gardois, et hébergés par la CGT Nîmes (Gard), se sont tenues trois assemblées générales des migrants du département du Gard pour constituer le Forum gardois des migrants (FGM). Constitué de migrants régularisés, de sans-papiers et de camarades français solidaires, le FGM revendique l’insertion dans la démarche pour l’élaboration de la Charte mondiale des migrants1 (CMM), initiée par des militants migrants aux sein du Forum social mondial des migrants depuis quelques années. Autour de son logo « Circuler librement, vivre dignement », et de slogans tels que « Nous sommes travailleurs, non pas des voleurs », « Régularisez tous les sans-papiers », le forum a pu en quelques jours réunir, dans sa dernière assemblée générale, plus de 50 personnes de toutes couleurs. Déclarant la naissance du Forum, ils ont installé un comité d’animation composé de dix membres parmi les migrants et de cinq membres parmi les associations solidaires. Ce comité a préparé puis diffusé massivement 10 000 tracts sur les marchés, dans les quartiers et les lieux publics. Le 3 mars, le Forum a tenu une conférence de presse à laquelle il a invité les associations, les syndicats et les partis qui ont soutenu sa naissance, notamment le RESF, La Cimade, l’Asti, la Ligue des droits de l’homme, Attac, la CGT, le NPA, le PCF. À cette occasion, le FGM a annoncé son intention d’organiser sa première apparition publique par un rassemblement devant la préfecture du Gard le 6 mars, auquel il a invité ses soutiens. Réussite certaine que ce rassemblement : la presse du lendemain l’a confirmé. Les mots d’ordre étaient bien préparés, les banderoles suffisamment visibles et soigneusement encadrées. Les drapeaux et les banderoles (RESF, FGM, Solidaires, NPA, CGT, CNT…) flottaient autour de 150 personnes d’âges et d’origines divers, avec ou sans papiers, qui clamaient les mêmes slogans, chantaient et dansaient au rythme du tam-tam africain. Le forum et les formations politiques et associatives solidaires ont réussi leur pari internationaliste et antiraciste. Les pouvoirs locaux ont fini par céder et accepter de rencontrer la délégation composée de trois membres du FGM, accompagnés d’un membre de chaque association et de syndicats solidaires. Faute de réponses favorables aux revendications, les migrants continuent leur lutte jusqu’à ce qu’ils puissent imposer leurs droits de citoyens à part entière, là où ils bossent, là où ils vivent ! 1. www.cmmigrants.org