Publié le Jeudi 19 mai 2022 à 12h00.

Pas de nouveau centre de rétention pour étrangerEs, ni à Pessac ni ailleurs !

Le 7 mai, nous étions environ 200 à l’invitation du « Collectif Anticra » dont le NPA 33 est partie prenante1, à un pique-nique militant sur le lieu où la préfecture a décidé de construire un nouveau CRA (centre de rétention administrative).

 

Ce rendez-vous, ainsi que la campagne par tracts, affichages, réseaux sociaux, communiqués de presse, avaient pour objectif de dénoncer la politique migratoire de l’État et d’informer la population et les militantEs présents sur ce qu’est un CRA.

ToutE migrantE est considéré comme unE délinquantE

Après une prise de parole de notre camarade Isabelle et le partage d’un repas, des militantes de la Cimade ont donné un aperçu de la violence, du mépris dont sont l’objet les migrantEs sans-papiers « retenus » dans les CRA. Avec une révolte qui se nourrit de leur expérience quotidienne en tant qu’association de défense des migrantEs habilitée à intervenir au sein du CRA, elles ont mis en scène le « parcours administratif » de Mamad, sans-papier togolais raflé par la police alors qu’il travaillait, avec d’autres, dans les vignobles de Pessac. Brutalité d’une police qui se sait tout permis, justice expéditive qui scelle en quelques phrases son sort, entre maintien au CRA, prison et expulsion… un « parcours » au cours duquel seul le bref passage dans le bureau de la Cimade est une oasis d’humanité.

L’échange qui a suivi et l’intervention d’avocats de l’Institut de défense des étrangers de Bordeaux ont permis de revenir aussi sur les procédures judiciaires et administratives discriminatoires mises en œuvre par l’État, pour lesquelles toutE migrantE est considéré comme unE délinquantE au mépris des lois censées régir l’accueil des étrangerEs.

De nouveaux rendez-vous sont prévus pour poursuivre le combat et exiger la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous, sans condition, et la régularisation de tous les sans-papiers.