Entre Noël et le jour de l’An, deux cargos extrêmement vétustes ont été abandonnés en pleine mer avec 1 500 personnes à bord, sans eau, ni vivres ni couvertures...
D’après le Haut-Commissariat des Nations unies, 207 000 migrantEs ont embarqué sur des navires poubelles en 2014, sans aucune certitude d’arriver à bon port, soit trois fois plus qu’en 2011. Cette année, 3 419 sont décédés. Un trafic humain et des morts scandaleuses, révoltantes, inacceptables. Un trafic de mieux en mieux organisé... et de plus en plus juteux, qui trouve finalement bien sa place dans ce système économique d’exploitation de l’homme pour la recherche du profit maximum à n’importe quel prix. En effet, d’après l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, la traversée coûte en moyenne 6 000 euros à chaque passager, et la totalité de ces voyages a rapporté cette année 6 milliards d’euros.
Cette année, et pour la première fois, la majorité des migrantEs viennent de zones en guerre, en particulier de Syrie. Refusant de choisir entre Assad et Daesh, il fuient, quand ils en ont les moyens, avec leurs familles en danger de mort. Ces déplacéEs des guerres se réfugient d’abord dans les pays limitrophes – la Libye, le Liban ou la Turquie – mais devant l’afflux de nouveaux immigrantEs, ils sont souvent obligés de partir plus loin...
Toutes ces personnes sont non seulement victimes des trafiquants criminels mais également des politiques que conduisent les puissances occidentales impérialistes dans cette région du monde. Ces puissances qui depuis des années créent le chaos, encouragent la naissance de monstres politiques tels que Daesh et dressent des frontières.
La politique d’asile développée par le gouvernement français est celle de rejet violent visant à dissuader les demandes. La France est le pays européen qui a le plus long délai d’attente pour l’obtention du statut de réfugié. Les visas sont délivrés au compte-gouttes, et la France accueille 4 000 réfugiéEs... sur les 3,3 millions qui ont fui les combats !
En ce début d’année, plus que jamais, solidarité avec les migrantEs... et nos pires vœux à ce gouvernement !
Roseline Vachetta