Ces militantEs solidaires avaient été condamnéEs en 2018 par le tribunal correctionnel de Gap à des peines de prison avec sursis pour « aide à l'entrée en France de migrants ». À la cour d'appel de Grenoble, ilLEs ont finalement été relaxéEs le 9 septembre 2021.
Seul un parmi elles et eux a écopé de 4 mois de prison avec sursis pour « rébellion », ainsi que d'une amende de 300 euros, au titre du préjudice moral, à chacun des sept policiers qu'il accuse pourtant de l'avoir tabassé… Ceci s'ajoute aux frais de justice engagés jusqu'à maintenant, de 40000 euros et qui ont déjà fait l'objet de plusieurs cagnottes solidaires.
Alors, certes il s'agit véritablement d'une victoire et d'un soulagement, autant que d'un encouragement pour la suite des actions humanitaires dans le Briançonnais. D'après un relaxé : « [cette décision] va encourager des gens à venir nous aider à Briançon, où la situation se dégrade ». Mais la satisfaction est évidemment relative étant donné le fait qu'une peine a quand même été prononcée suite à des poursuites pour solidarité ! Selon les mots de l'avocat de l'association Tous migrants, qui porte cette affaire : « C’est une satisfaction judiciaire mais qui est aussi une anomalie, car il n’y aurait jamais dû avoir de poursuites. (…) Il ne faut pas oublier les poursuites disproportionnées et leurs effets, que la relaxe n’effacera pas. »
Le comité de soutien aux 3+4 de Briançon tente, dans son dernier communiqué, de dresser le bilan des faits et des désagréments subis depuis plus de trois ans : « Une marche antifasciste, une police aux frontières, des magistrats, un sous préfet, des ordres, des arrestations, un passage à tabac, des incarcérations, des exiléEs, des doudounes bleues leur courant après… Des montagnes, des cols, de la neige, des drones, des tenues camouflages, encore des arrestations, un refuge, un repas, une nuit, un train… des sourires, une partie de football, des pleurs, une engueulade de plus… Un coup de fil, des contrôles, des coups, des cris, des pieds gelés, une ambulance, quelques regards… Une nuit, une chasse à l’homme, des lampes, des armes, une rivière, un corps immergé… Une plainte, un classement sans suite, une plainte, un non lieu, des mensonges, beaucoup de mensonges… Un discours, deux ministres, une circulaire… Une élection, un déménagement, de la fatigue, beaucoup de fatigue… beaucoup trop. »
Mais cette affaire n'est pas tout à fait finie pour tout le monde, l'instruction concernant la plainte pour violence policière venant de débuter en juillet. Les flics vont-ils devoir rendre l'argent ?!